On fait toutes et tous des erreurs. Parfois, c’est rappeler un·e ex, parfois c’est foncer dans une sculpture de Damien Hirst qui vaut 3 millions de dollars. D’autres fois, c’est peindre par-dessus le Banksy qui orne la façade de son immeuble (encore faut-il posséder un immeuble, mais c’est une autre histoire). Cette décision discutable, prise il y a une vingtaine d’années, a trouvé réparation – parce qu’il est bizarrement plus aisé de voir les erreurs être corrigées lorsque des centaines de milliers d’espèces sonnantes et trébuchantes sont à la clef.
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En 2008, le propriétaire au coup de pinceau facile vend son immeuble, situé dans le quartier londonien de Shoreditch, et son successeur se rend bien vite compte du trésor qui se trouvait autrefois sur l’une de ses façades. Design Tax rapporte que c’est en feuilletant un ouvrage consacré aux œuvres de Banksy que le propriétaire a reconnu son tout nouvel achat autrefois habillé de Happy Choppers, une fresque représentant une nuée d’hélicoptères noirs ornés de nœuds roses aussi connue sous le nom de Holywell Row Happy Helicopters et réalisée en 2006. Les hélicoptères sont un motif récurrent du travail de Banksy, qui dénonce fréquemment les conflits internationaux et la violence des armées.
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Bien au courant de la cote du street artiste, le propriétaire – qui souhaite préserver son anonymat – part alors dans une quête pour déshabiller sa façade et retrouver Happy Choppers. Le processus, qui aurait duré une petite année, a été délicat : il s’agissait de décoller les couches de peintures supérieures et les graffitis réalisés ces dernières années sans endommager les hélicoptères du street artiste. “Banksy est une véritable icône de notre époque. Il est crucial de préserver son art pour les prochaines générations”, s’est enthousiasmé le propriétaire.
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Au-delà de participer à la consolidation de l’histoire de l’art contemporaine, notons que ce dernier va aussi se faire un joli billet puisque Happy Choppers a été retirée de l’immeuble et partira aux enchères le 20 mars prochain. Selon Anderson and Garland, la maison de ventes qui gère l’affaire, l’œuvre est estimée à partir pour 866 000 dollars (un peu moins de 800 000 euros). On se demande bien ce que pense l’ancien propriétaire de l’immeuble de toute cette histoire.