Tu visualises ce collègue qui donnait tout au boulot ? Qui arrivait en premier le matin et partait en dernier le soir ? Ce collègue qui participait à toutes les réunions, tous les projets et qui, soudainement, a commencé à se faire discret ? À arriver à 9 h 30 tout pile et partir à 18 h 30 pétantes, pas une seconde plus tard ? Ce collègue est probablement en train de “quiet quitter”, en français : de démissionner silencieusement.
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Le quiet quitting. C’est le fait de démissionner mentalement de son travail. Ne faire que les tâches inscrites sur la fiche de poste, pas plus, pas moins. En gros, d’arrêter de surperformer.
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D’après une enquête menée par l’IFOP pour Les Makers en octobre 2022, 37 % des Français se disent concernés par le “quiet quitting” et 54 % considèrent que le travail est avant tout une contrainte plutôt qu’une source d’épanouissement.
Le terme de “quiet quitting” a été popularisé sur TikTok grâce à Zaid Khan. Il y explique qu’il ne s’agit pas de démissionner de son travail mais seulement de l’idée d’en faire trop. Selon lui, il faudrait se détacher de l’idée capitaliste selon laquelle le travail nous définirait.
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@zaidleppelin On quiet quitting #workreform original sound - ruby
Son TikTok concorde avec la tendance “antitravail” qui frappe le monde depuis la fin de la pandémie. En France, entre fin 2021 et début 2022, le nombre de démissions a atteint un niveau historique avec près de 520 000 démissions par trimestre, dont 470 000 démissions de CDI. Aux USA, 41 millions de personnes ont démissionné en 2021 et 4 millions seulement en avril 2022. C’est ce qu’on appelle la “Grande Démission”.
Sous le TikTok de Zaid Khan, de nombreuses personnes ayant adopté le “quiet quitting” témoignent des bienfaits sur leur santé mentale :
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@Lookatmyfeesh : “J’ai quiet quitté il y a 6 mois et devinez quoi ? Même salaire, même reconnaissance, même tout mais moins de stress”
@CharliDay : “J’adore cette idée. J’ai réalisé il y a des années que donner toujours plus à son travail n’allait pas te rendre plus heureux”
Deux teams générationnelles semblent se former face à ce phénomène :
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- Les plus vieux qui accusent la nouvelle génération de fainéants qui ne veulent plus travailler.
- Les plus jeunes qui défendent ne pas vouloir se “tuer la santé mentale pour une entreprise qui n’en a rien à faire de leur personne”
Dans un TikTok aux millions de vues, Hunter Kaimi donne son avis sur le clivage générationnel qui encadre le sujet :
“Je pense que les générations plus vieilles ne comprennent pas qu’on est FOUTUS […]. L’idée même de pouvoir acheter une maison dans ce climat [écologique, économique] en surperformant au travail est révoltante […] Pourquoi, moi, à 22 ans, je travaillerais autant sans savoir si on vivra dans un monde supportable dans 50 ans ?”
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@hunterkaimi just my thoughts take it or leave it #quietquitting original sound - Hunter Kaimi
Est-ce que, finalement, le secret du bonheur ne serait pas de… travailler moins ? C’est en tout cas l’avis de Beyoncé qui nous a tous incités à quiet quitter notre travail dans son dernier hit “Break my Soul”. Si c’est Queen Bee qui le dit…