La vidéo date de juillet 2023 mais c’est en ce mois de janvier 2024 qu’elle a gagné une toute nouvelle popularité grâce à… TikTok, évidemment. Les neuf secondes de vidéo montrent le deuxième étage de la tour Eiffel aux prises avec un incendie ravageur, en pleine nuit. Si la version originale, publiée sur YouTube par le studio Augmented One, indique qu’il s’agit d’effets spéciaux, cette précision n’a pas été faite sur TikTok, où des comptes internationaux ont partagé l’extrait en annonçant un incendie dans la Dame de fer.
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Des comptes de vérification d’information ont rapidement corrigé le tir mais le doute était déjà installé et une partie des internautes est restée “convaincue que la tour Eiffel était bien en danger”, rapporte Hyperallergic. Une fake news similaire s’était déjà répandue le 15 janvier dernier autour d’un autre monument parisien : cette fois-ci, c’était le musée du Louvre qui s’enflammait. Les impressionnants progrès des techniques de modification d’images couplés à la prolifération de contenus sur les réseaux au quotidien appuient la nécessité de s’interroger sur toute publication passant devant nos yeux. La profusion des contenus générés par des intelligences artificielles a grandement participé à cette attention accrue.
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La véracité des images a effectivement de quoi troubler. L’année dernière, les photos, toutes artificielles, du pape en Balenciaga, de Macron encerclé de CRS et de Trump arrêté avaient fait couler beaucoup d’encre, témoignant des incroyables progrès réalisés par les intelligences artificielles – encore incapables il y a quelques mois de reproduire des mains convaincantes, avec moins de sept ou dix doigts. Flairant un marché juteux, des logiciels, comme Nightshade qui “empoisonne” les IA pour protéger les œuvres, ont émergé et des sites se sont spécialisés dans la vérification d’images générées artificiellement. Les résultats de ces derniers ne sont cependant pas fiables à 100 % donc, en attendant, il ne nous reste qu’à nous interroger à chaque nouvelle publication et à bien croiser les sources, bref, ce qu’on est supposé·e·s faire depuis la naissance d’Internet.
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