Elle partait à la recherche de cadres à réutiliser et était sortie du magasin de seconde main avec une toile sous le bras, payée la modique somme de 4 dollars. Voyant la signature “N.C. Wyeth”, l’acheteuse anonyme s’était imaginée – pour la blague, rapporte The Art Newspaper – que le tableau pouvait être l’œuvre du célèbre peintre états-unien du même nom, dont certains travaux sont estimés à 2 ou 3 millions de dollars.
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La passionnée d’antiquités avait trouvé la toile, représentant deux femmes devant une statue sainte, en 2017. Entassé entre diverses affiches et illustrations, le tableau l’attendait dans un magasin de la chaîne états-unienne Savers (équivalent d’Emmaüs), dans le New Hampshire. Après l’avoir accrochée quelques années dans sa maison puis l’avoir oubliée au fond d’un placard, elle retrouve l’œuvre lors d’un ménage de printemps, en mai dernier.
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Amusée, elle partage une photo du tableau sur une page Facebook dédiée à ce genre de trouvailles. Des internautes lui soufflent le nom de Lauren Lewis, une ancienne conservatrice spécialisée dans les travaux de la famille Wyeth, peintres sur trois générations – Newell Convers, son fils Andrew et son petit-fils Jamie.
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Au Boston Globe, la spécialiste du trio confirme avoir mis peu de temps à être “sûre à 99 %” que le tableau était l’œuvre de N.C. Wyeth, célèbre peintre figuratif du tournant du XXe siècle. Lauren Lewis note quelques rares égratignures qui n’entachent pas un état général “remarquable compte tenu du fait qu’aucun de nous ne savait ce qu’était devenu le tableau depuis 80 ans”.
L’œuvre, qui date de 1934, avait été créée afin d’illustrer une édition d’un roman historique signé Helen Hunt Jackson, Ramona, qui raconte la discrimination raciale dans les États-Unis de la fin du XIXe siècle. La maison d’enchères Bonhams Skinner s’apprête à mettre en vente l’œuvre, estimée entre 150 000 et 250 000 dollars (entre 140 000 et 233 000 euros), soit une plus-value d’environ 37 000 à 62 000 fois supérieure par rapport au montant de mise de l’acheteuse anonyme, qui ne doit pas regretter d’être repartie les mains pleines en 2017.