Cette semaine, la petite équipe en charge du réseau social Cara a dû s’excuser auprès de sa communauté à cause des nombreux bugs qu’a connus son application. Ce n’est pas tant que ses serveurs sont défaillants, mais plutôt qu’ils n’étaient pas prêts à accueillir les 300 000 utilisateur·rice·s qui y sont désormais abonné·e·s, faisant grimper l’appli dans le top 5 des réseaux sociaux de l’AppStore aux États-Unis.
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Il semblerait que l’application concurrence Instagram, que nombre d’artistes commencent à fuir à cause des tracas que le réseau leur pose. La récente balise “Réalisé avec l’IA” a par exemple semé le trouble sur Instagram puisqu’elle se retrouvait sur des créations d’artistes absolument pas générées artificiellement. De plus, certain·e·s artistes dénoncent le fait que les contenus publiés sur Instagram soient utilisés par la plateforme pour alimenter des intelligences artificielles : “Je ne me sens pas du tout respectée, j’ai l’impression qu’ils [Instagram] se font plein de sous sur mon dos alors que je crée déjà plein de contenu pour eux gratuitement. Sans compter le fait qu’ils grattent mes contenus pour entraîner leur IA”, dénonçait l’artiste Christina Kent dans une vidéo YouTube.
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Christina Kent souligne également que la façon dont Instagram copie TikTok pose problème aux artistes qui essaient de mettre en avant leurs œuvres. L’application de Meta privilégierait les Reels et “vidéos drôles” : “Je vois davantage des vidéos des coulisses du travail des artistes que leur travail directement”, soupire l’artiste. En 2022 déjà, une poignée d’artistes nous confiait souffrir des hauts et des bas que leur faisait subir l’algorithme d’Instagram, les obligeant à modifier leur pratique et leur communication, mais aussi les interrogeant quant à leur statut de créateur·rice·s et leurs choix éthiques.
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Un réseau pour les artistes… uniquement pour les artistes ?
“Si un·e artiste a pour objectif d’être visible sur Instagram, c’est un engagement énorme en termes de temps et de travail. Tou·te·s les artistes ne peuvent pas se le permettre, ne savent pas le faire ou ne veulent pas le faire. Tu peux estimer que ce n’est pas pour toi”, relatait ainsi la peintre Sophie Laroche, qui ajoutait que “pour qu’un compte marche, il faut suivre l’algorithme”. La photographe Néhémie Lemal ajoutait : “On doit maîtriser notre art et montrer les back stages. C’est un rythme intenable, finalement, on travaille tout le temps. […] Tout le monde semble à la recherche de l’algorithme qui permet de réaliser un maximum de bénéfices avec un minimum d’efforts.”
Rien de tel sur Cara apparemment, qui se compose d’un profil sous forme de portfolio et d’un fil d’actualité dans lequel il est possible de repartager les travaux d’autres utilisateur·rice·s, dans un savant mélange d’Instagram et X/Twitter. Le refus de Cara de publier des contenus générés par des intelligences artificielles et son utilisation de Glaze (un filtre censé empêcher les IA de s’entraîner sur les contenus postés) constituerait de beaux atouts pour les artistes peu friand·e·s des IA. Reste cependant à voir si l’application ne réunira pas “que” des artistes, ce qui pourrait finir par leur poser problème puisque la présence conjointe de galeristes, collectionneur·se·s, critiques ou passionné·e·s peut permettre aux œuvres d’être exposées ou vendues.
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