C’est possible de voyager dans le turfu : on vous conseille l’expo Arabofuturs à l’Institut du monde arabe

Publié le par Donnia Ghezlane-Lala,

© Skyseeef

Ce qu’on a aimé, ce qu’on a moins aimé, ce qui nous a bouleversées et quelques recommandations en plus : notre chronique de l’exposition Arabofuturs à l’Institut du monde arabe.

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“Il y a quoi à voir en ce moment ?”, “Vous avez une expo à me conseiller ?”, “Vous avez vu quelles expos récemment ?”… Chaque mois, nous tâcherons de répondre à ces questions existentielles qu’on nous pose tout le temps et qui vous font vivre les pires insomnies. Ces recommandations auront le mérite, on l’espère, d’adoucir vos week-ends, de remplir vos cerveaux de belles images et de projets touchants.

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Qui, quoi, où, quand…

“Arabofuturs : science-fiction et nouveaux imaginaires”, ce sont 18 artistes du monde arabe, amazigh, maghrébin et de la diaspora qui se sont réuni·e·s à l’Institut du monde arabe, à Paris, “pour questionner et transgresser sans détour les sociétés d’aujourd’hui et rêver les mondes de demain”. Jusqu’au 27 octobre 2024, ce “laboratoire d’hypothèses” présente des œuvres de vidéastes, plasticien·ne·s, photographes, performeur·se·s et peintres, qui côtoient la science-fiction et l’anticipation.

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Ce qu’on a le plus aimé…

La diversité et la richesse des projets, des régions, des identités explorés font la force de cette exposition. Tou·te·s ces artistes trouvent refuge dans ces futurs inventés, qu’ils soient utopies ou dystopies, et la curation montre parfaitement qu’il existe autant d’œuvres que de réalités et expériences. Nous passons de films sur la culture beurcore, réalisés par Sara Sadik qui prend pour théâtre les quartiers populaires de nos banlieues françaises, à l’immense installation sableuse de Zahrah Al Ghamdi qui s’inspire du gulf futurism des pays du Moyen-Orient.

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Ayham Jabr, Damascus Under Siege-1, 2016.

Les œuvres qui nous ont le plus touchées…

La série Culture is the waves of the future, de l’artiste marocain Skyseeef, nous a tapé dans l’œil. Ses couleurs chatoyantes, ses voitures flottantes et ses vues futuristes du désert répondaient parfaitement à nos attentes d’anticipation. Le projet de Sara Sadik est également un incontournable de l’exposition : l’artiste d’origine algérienne et marocaine imagine, dans 2ZDZ, une météorite formée de haschich ; un peuple de Lysopaïne descendant des Choufs, dont la tradition est le hurlement ; ainsi qu’une Zetla Zone, un quartier interdit à tout étranger, qui s’organise en autosuffisance, comme toutes ces cités que l’État a délaissées.

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Plus loin, il est possible de jouer, à l’aide d’un joystick, à une œuvre d’art intitulée episode O : the leap of faith of Hassan al Wazzan, also known as Leo Africanus, signée Mounir Ayache. Notre avatar navigue ainsi dans un “tunnel temporel liant passé-présent et introduisant des ponts entre réalités et fictions”. Pour finir, nous nous sommes longuement arrêtées devant les œuvres de l’artiste franco-palestinien Gaby Sahhar, qui déconstruisent les représentations du genre ; celles de l’artiste syrien Ayham Jabr, qui dépeignent des vaisseaux spatiaux assiégeant Damas ; et celles de Neïla Czermak Ichti, qui débordent de créatures hybrides dont les histoires ont été étouffées.

Sara Sadik, 2ZDZ, 2019.

Ce qu’on a moins aimé…

Nous avons peu de choses à reprocher à cette exposition, hormis le fait que certains projets nous semblaient inégaux en termes de fond et de forme.

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Pour aller plus loin…

Si vous avez aimé cette exposition, on vous conseille de vous procurer le catalogue de l’exposition “Habibi”, qui s’est tenue à l’Institut du monde arabe en 2022 et qui donnait à voir autant de talents de la jeune scène contemporaine arabe. Et de lire Dune.

L’exposition “Arabofuturs : science-fiction et nouveaux imaginaires” est à voir jusqu’au 27 octobre 2024, à l’Institut du monde arabe, à Paris.

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Konbini, partenaire de l’Institut du monde arabe, à Paris.