Œuvres d’art publiques, enchères exceptionnelles, hors les murs : Paris+, la deuxième édition de la foire d’art moderne et contemporain réinvestie par Art Basel, ouvre à Paris, au Grand Palais Éphémère, ce mercredi. L’alerte “urgence attentat”, le niveau le plus élevé du plan Vigipirate, a été lancée pour l’événement, dont les mesures de sécurité ont été renforcées. Les autorités ont pris en compte l’attentat de Bruxelles, d’Arras et craignent une importation de la guerre entre l’État Israël et le Hamas.
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Paris+ (qui a remplacé la Fiac en 2022) accueillera, comme à son habitude, plus de 150 galeries d’une trentaine de pays, au Grand Palais Éphémère, le lieu transit en attendant la fin des travaux au Grand Palais original d’ici 2024. De nombreuses ventes aux enchères auront aussi lieu. Christie’s organise plusieurs ventes exceptionnelles à “Paris plutôt qu’à Londres” : un tableau de Joan Miró, Peintures (Femmes, lune, étoiles), est par exemple estimé à “huit chiffres”, rapporte l’AFP. Sotheby’s inaugurera une vente dédiée “aux avant-gardes européennes” : non exposée depuis un demi-siècle, une peinture de René Magritte, La Valse hésitation, est estimée entre 10 à 15 millions d’euros. Conjointement à Paris+, les foires Design Miami, Asia NOW, OFFSCREEN et AKAA se tiendront également dans la capitale.
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Une sculpture monumentale du Suisse Urs Fischer, Wave, a été installée place Vendôme, tandis que les œuvres d’artistes internationaux·ales ont investi le jardin des Tuileries. Le parvis de l’Institut de France, siège des académies françaises, accueille une installation de l’Américaine Sheila Hicks, connue pour ses œuvres iconoclastes en laine, lin et coton. Autre pépite de ce parcours gratuit “hors les murs” : le Palais d’Iéna expose une œuvre inédite du Français Daniel Buren et de l’Italien Michelangelo Pistoletto. Au-delà du Grand Palais Éphémère et de ces œuvres-là, voici cinq expos à voir à Paris durant cette semaine placée sous le signe de l’art.
“Ring Ring Ring”, à la galerie Pal Project
La galerie Pal Project organise “une expo expérimentale où il n’y a rien à voir mais tout à entendre”. “Ring Ring Ring” réunit 100 artistes à travers 100 téléphones mais aucune “œuvre” exposée dans l’espace de la galerie, comme on pourrait l’imaginer. “Les téléphones sonnent aléatoirement et permettent au public d’écouter la description des œuvres qui leur sont dédiées.” Une petite cacophonie électronique à découvrir jusqu’au 10 novembre 2023.
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La biennale internationale des arts numériques Némo au CENTQUATRE-PARIS
Némo, la biennale internationale des arts numériques inaugure sa cinquième édition au CENTQUATRE-PARIS, mais aussi dans 22 autres lieux franciliens : huit expositions, 24 spectacles, des concerts, performances et installations, des rencontres artistiques et scientifiques seront au programme. Le thème ? “Je est un autre ?”, selon une citation du poète Arthur Rimbaud. Elle “interrogera les personnalités multiples à l’ère numérique : copies, doubles, mutants, avatars, identités factices, technologies de l’ego, quêtes de visibilité, deepfakes, chimères et univers parallèles”. “Se succèdent des œuvres aux esthétiques spectaculaires, des dispositifs ludiques, et des installations qui apportent un regard à la fois critique et pédagogique sur notre société digitalisée et ses nombreux biais.” Des œuvres interlopes à découvrir jusqu’au 7 janvier 2024.
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“Salut, je m’appelle Lili et nous sommes plusieurs”, de Lili Reynaud-Dewar, au Palais de Tokyo
L’artiste, danseuse, enseignante et autrice Lili Reynaud-Dewar inaugure une exposition très, très personnelle. “Elle s’interroge sur la fonction-artiste, cette activité aux contours flous, incarnée à plein temps, à la fois privilégiée et précaire, entre exposition de la vie privée et subjectivation de la vie publique.” Elle révélera 19 épisodes de sa comédie docufiction Gruppo Petrolio, qui explore l’impact de l’industrie pétrolière, de la technologique, de la gentrification face à l’activisme politique et à la production artistique. Elle nous donnera aussi à lire tout le processus de création de cette exposition : ce qui s’est passé dans le Palais de Tokyo, à l’extérieur, dans les alentours, dans sa tête, de la pensée à l’accrochage. Des œuvres plurielles, comme elle, à découvrir jusqu’au 7 janvier 2024.
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Issy Wood à Lafayette Anticipations
Jeune peintre britannique, Issy Wood inaugure son premier show solo en France, à Lafayette Anticipations. “Observatrice du monde contemporain, Wood retranscrit à travers ses peintures figuratives son regard amusé, affecté, et parfois déconcerté par les rapports de force qui s’y jouent. Ses œuvres racontent le refus d’un certain ordre et expriment un malaise au travers des obsessions de l’artiste : des vestes en cuir hypersexualisées, de rutilants intérieurs de voitures, d’immaculés services de porcelaine, de singuliers portraits d’animaux domestiques, d’envahissants examens dentaires ou une multitude d’autoportraits.” Une exposition frôlant l’humour et le cynisme à découvrir jusqu’au 7 janvier 2024.
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“À toi de faire, ma mignonne”, de Sophie Calle, au musée Picasso
La plupart des œuvres de Picasso ont été mises au sous-sol pour laisser place à celles de Sophie Calle et à son exposition “À toi de faire, ma mignonne”. Pour cette exposition monumentale, la célèbre artiste conceptuelle française – qui recevait des inconnus dans son lit et séjournait au musée d’Orsay dans le cadre de ses performances – révèle des œuvres autour du “regard, des aveugles, de la muséographie, du fait de tout garder, de la peur de la mort”, rapporte l’AFP. Cet événement est dédié au peintre français, mort il y a 50 ans et dont les agissements envers les femmes ont été épinglés depuis #MeToo. Un rare dialogue à voir jusqu’au 7 janvier 2024.