Alors qu’il travaillait sur un projet photo “sur la fin des voitures polluantes en Île-de-France”, Maxime Michelet s’est retrouvé à photographier trois sœurs entre lesquelles “l’alchimie était sans égale”, nous écrit-il. Notant dans le même temps que, “pour beaucoup d’entre nous, les premières photos de nos existences sont celles où on nous voit avec nos frères et sœurs”, l’artiste a voulu “réitérer l’expérience avec d’autres fratries” et explorer ce sujet “quasi universel”.
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Incidemment, son projet a commencé de façon intime : “J’ai commencé à photographier mes amis et leurs fratries. Ces derniers emmenèrent ensuite vers moi leurs amis et la fratrie de ceux-ci, puis, par extension, les amis d’amis, leurs sœurs et leurs frères”, rembobine Maxime Michelet.
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Au fil des séances photo, il se sent “en quelque sorte comme le frère supplémentaire au centre du grand réseau de personnes que ce projet a tissé”. De cette conclusion lui est venu le titre de la série : Mes sœurs et mes frères. Reconnaissant que retrouver sa fratrie revient souvent à regagner sa part d’enfance, le photographe et ses modèles ont convoqué des souvenirs de leurs jeunes années.
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Ensemble, ils ont imaginé des mises en scène “du quotidien ou de l’enfance (repas, bain, jeu)”, des “scènes qu’on pourrait croire banales [mais qui] constituent le ciment de l’histoire commune qui lie les fratries”. Collaborer avec ses modèles importait au photographe, qui souhaitait “représenter les liens spécifiques qui unissent” chaque fratrie.
“[Certains] ont opté pour l’usage de symboles en choisissant un lieu ou des accessoires à même de représenter la hiérarchie, la gémellité, l’union ou les séparations dans leur famille. Les séances se déroulaient de manière assez fluide. Je les menais vers la mise en scène décidée au préalable, tout en laissant l’imprévu s’imposer, comme c’est le cas quand deux frères commencent à se chamailler ou qu’une grande sœur donne des ordres à sa cadette”, explique-t-il.
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Chaque portrait est accompagné de courts textes, rédigés par Maxime Michelet, qui retranscrivent “ce que l’acte photographique [lui] a fait comprendre de leurs relations ainsi que du sens plus universel qu’on donne à la fraternité ou la sororité”.
En photographiant tant de fratries, le photographe a eu la sensation de mieux saisir leur “diversité”. “Il y a les fratries qui s’aiment de loin, celles qui sont fusionnelles, celles qui sont en compétition, celles qui sont des parents de substitution pour les cadets”, s’émerveille-t-il.
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S’il souhaite “pouvoir susciter un sentiment d’identification” et a eu le plaisir “de voir les gens rire ou s’émouvoir de certaines scènes” lors d’expositions, Maxime Michelet peut également se réjouir d’avoir renforcé ses propres liens avec sa grande sœur, en comprenant “mieux ce qui [les] lie, en ayant un accès privilégié à l’amour évident et à la fois complexe que se portent d’autres frères et sœurs”.
“[Ma grande sœur] a participé à ce projet en posant avec moi sur la neige, entourée de bouteilles de (faux) sang. Alors qu’elle n’apprécie pas vraiment poser, le fait qu’elle ait accepté de le faire pour le projet de son petit frère est une grande preuve d’amour”, conclut l’artiste. Si ça ne vous donne pas envie d’envoyer un émoji cœur à vos frères et sœurs, on ne sait plus quoi vous dire.
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Vous pouvez retrouver le travail de Maxime Michelet sur son site et sur son compte Instagram.