Ces photos vous donneront envie d’envoyer des cœurs à vos frères et sœurs (et vous rappelleront la misère qu’ils vous mettaient)

Publié le par Lise Lanot,

© Maxime Michelet

Amour, rage et nostalgie : Maxime Michelet signe des portraits touchants de frères et sœurs, pour célébrer les liens indéfectibles des fratries.

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Alors qu’il travaillait sur un projet photo “sur la fin des voitures polluantes en Île-de-France”, Maxime Michelet s’est retrouvé à photographier trois sœurs entre lesquelles “l’alchimie était sans égale”, nous écrit-il. Notant dans le même temps que, “pour beaucoup d’entre nous, les premières photos de nos existences sont celles où on nous voit avec nos frères et sœurs”, l’artiste a voulu “réitérer l’expérience avec d’autres fratries” et explorer ce sujet “quasi universel”.

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Incidemment, son projet a commencé de façon intime : “J’ai commencé à photographier mes amis et leurs fratries. Ces derniers emmenèrent ensuite vers moi leurs amis et la fratrie de ceux-ci, puis, par extension, les amis d’amis, leurs sœurs et leurs frères”, rembobine Maxime Michelet.

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Attila, Darius et Virgile. Dans la baignoire avec trois frères qui me rappellent le temps sacré de l’innocence et de la nudité, des conneries qu’on fait ensemble, de l’alliance malgré le préféré. Mes sœurs et mes frères. (© Maxime Michelet)

Au fil des séances photo, il se sent “en quelque sorte comme le frère supplémentaire au centre du grand réseau de personnes que ce projet a tissé”. De cette conclusion lui est venu le titre de la série : Mes sœurs et mes frères. Reconnaissant que retrouver sa fratrie revient souvent à regagner sa part d’enfance, le photographe et ses modèles ont convoqué des souvenirs de leurs jeunes années.

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Ensemble, ils ont imaginé des mises en scène “du quotidien ou de l’enfance (repas, bain, jeu)”, des “scènes qu’on pourrait croire banales [mais qui] constituent le ciment de l’histoire commune qui lie les fratries”. Collaborer avec ses modèles importait au photographe, qui souhaitait “représenter les liens spécifiques qui unissent” chaque fratrie.

Anys et Nacym. Loin du père, paire de fils, grand frère, petit père, paire de frères, tout pour leur mère. Mes sœurs et mes frères. (© Maxime Michelet)

[Certains] ont opté pour l’usage de symboles en choisissant un lieu ou des accessoires à même de représenter la hiérarchie, la gémellité, l’union ou les séparations dans leur famille. Les séances se déroulaient de manière assez fluide. Je les menais vers la mise en scène décidée au préalable, tout en laissant l’imprévu s’imposer, comme c’est le cas quand deux frères commencent à se chamailler ou qu’une grande sœur donne des ordres à sa cadette”, explique-t-il.

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Chaque portrait est accompagné de courts textes, rédigés par Maxime Michelet, qui retranscrivent “ce que l’acte photographique [lui] a fait comprendre de leurs relations ainsi que du sens plus universel qu’on donne à la fraternité ou la sororité”.

Adèle et Adrien sont chat et chien. S’ils se voient, ils se griffent alors on les tient loin. Dans le sang si on s’aime, comme ils le font si bien. Mes sœurs et mes frères. (© Maxime Michelet)

En photographiant tant de fratries, le photographe a eu la sensation de mieux saisir leur “diversité”. “Il y a les fratries qui s’aiment de loin, celles qui sont fusionnelles, celles qui sont en compétition, celles qui sont des parents de substitution pour les cadets”, s’émerveille-t-il.

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S’il souhaite “pouvoir susciter un sentiment d’identification” et a eu le plaisir “de voir les gens rire ou s’émouvoir de certaines scènes” lors d’expositions, Maxime Michelet peut également se réjouir d’avoir renforcé ses propres liens avec sa grande sœur, en comprenant “mieux ce qui [les] lie, en ayant un accès privilégié à l’amour évident et à la fois complexe que se portent d’autres frères et sœurs”.

[Ma grande sœur] a participé à ce projet en posant avec moi sur la neige, entourée de bouteilles de (faux) sang. Alors qu’elle n’apprécie pas vraiment poser, le fait qu’elle ait accepté de le faire pour le projet de son petit frère est une grande preuve d’amour”, conclut l’artiste. Si ça ne vous donne pas envie d’envoyer un émoji cœur à vos frères et sœurs, on ne sait plus quoi vous dire.

Marine et Maxime. Quand j’étais petit, je pouvais attendre des heures devant la porte de sa chambre jusqu’à ce qu’elle me laisse entrer. Mes sœurs et mes frères. (© Maxime Michelet)

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Annabelle et Margaux sont deux sœurs qui vivent à Paris. Leur petit frère lui, vit avec le reste de leur famille à la Réunion. Elles ne sont là que deux, et pourtant l’île y est. Mes sœurs et mes frères. (© Maxime Michelet)
Rémi et Lucie sont les meilleurs alliés. Ils sont de ceux qui savent sans même se regarder. Ils sont ces frère et sœur qui s’unissent en un front, face à la vie qui frappe, face aux parents, et à leurs affronts. Ils me rappellent ce sixième sens, cette rare connivence, que j’ai avec ma sœur au repas du dimanche. Mes sœurs et mes frères. (© Maxime Michelet)
Faïz et Nahil. Tout fait comme l’un, tout dit comme l’autre, jumeaux humains, Judas apôtres. Mes sœurs et mes frères. (© Maxime Michelet)
Maddy et Marilou. Maddy la grande est enceinte. Marilou ne sera plus la petite. Quand la cadette devient l’aînée d’un petit être à protéger, un nouvel ordre est proclamé. Mes sœurs et mes frères. (© Maxime Michelet)
Fanny, Lise, Tess et Emma. Bien qu’Emma et Lise soient leurs sœurs, Fanny et Tess ne le sont pas entre elles. Deux mères, deux pères, un divorce. Il y a les sœurs d’après, il y a les sœurs d’avant. Et il y a bien quatre sœurs. Mes sœurs et mes frères. (© Maxime Michelet)
Emma, Apolline, Emma et Roxane. Parce qu’il faut bien partir, se créer un nom propre, on quitte le foyer. Certains restent éloignés, sur la carte, dispersés. Faut penser à s’appeler. Certaines comme ces quatre sœurs font le chemin inverse. Une à une, elles reviennent au bercail, rallumant le foyer, la flamme familiale. Mes sœurs et mes frères. (© Maxime Michelet)

Vous pouvez retrouver le travail de Maxime Michelet sur son site et sur son compte Instagram.