Au cours du Festival de Cannes, Konbini vous fait part de ses coups de cœur ou revient sur les plus gros événements de la sélection.
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L’Amour et les Forêts, c’est quoi ?
L’Amour et les Forêts, c’est au départ un roman du même nom écrit par Éric Reinhardt et publié en 2014. C’est aussi le retour de Valérie Donzelli en tant que réalisatrice, quatre ans après Notre dame, qui revient au Festival de Cannes (huit ans après la douloureuse présentation de Marguerite et Julien). Mais cette année, elle n’est pas en compétition.
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L’Amour et les Forêts, c’est l’histoire de Blanche (Virginie Efira) qui tombe amoureuse de Grégoire (Melvil Poupaud), un homme charmant et romantique. Leur romance devient vite intense, tout s’emballe rapidement, et sous son impulsion, Blanche quitte sa Normandie natale et se retrouve isolée dans les forêts messines.
L’Amour et les Forêts, c’est l’histoire d’une manipulation, d’une violence, d’une cruauté ; d’un mari terrible, jaloux, possessif, qui ne l’a pas toujours été. Enfin, qui ne l’a jamais vraiment montré.
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Pourquoi c’est bien ?
Difficile de ne pas penser à Mon roi de Maïwenn. Le sujet d’un couple avec un mari pervers, manipulateur, narcissique, auteur de violences conjugales et possessif et l’intrusion petit à petit de cette emprise de plus en plus terrible est la même. Et le film de Maïwenn avait été, à juste titre, un choc à sa sortie.
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Sur la comparaison, le Donzelli sort gagnant du lot. Parce que sa vision du présent dans un récit en flash-back est plus vraisemblable ici ; parce qu’on ressent davantage la mise en scène, avec des effets de style qui épousent le propos (que ce soit dans le rêve, dans un moment de répit ou par le cauchemar dans les séquences de violences). Parce que Virginie Efira. Et parce qu’il y a un vrai mélange des genres.
Le grand tour de force de ce film sombre, le plus difficile de la cinéaste, reste d’avoir usé d’un thème de plus en plus récurrent du cinéma contemporain, à savoir les violences conjugales et l’emprise d’un conjoint dans un genre peu exploité – le thriller. Il y a, dans L’Amour et les Forêts, un arrière-goût de polar, d’enquête sombre et de giallo (cette lumière très Argento sur les bords).
La structure joue également pour beaucoup. Si la violence prend son temps, on passe la deuxième moitié du film pliés en deux, le bide en vrac face à un récit dont on devine, enfin on espère, une issue positive – par la structure en escargot, car on voit que la Blanche du présent est sortie de cette emprise. La question, c’est : comment et jusqu’où celle-ci sera allée ?
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Le film avance crescendo, pas seulement sur l’ampleur des réactions terribles du mari mais sur le rythme du récit aussi. Plus le temps passe, plus le souffle nous est coupé. Un vrai beau tour de force de Valérie Donzelli, douloureux à regarder mais certainement pas moins impressionnant.
On retient quoi ?
L’actrice qui tire son épingle du jeu : Virginie Efira, comme d’habitude
La principale qualité : la finesse de l’écriture et la beauté de la mise en scène
Le principal défaut : Melvil Poupaud qui, parfois, semble peut-être en faire trop
Un film que vous aimerez si vous avez aimé : Mon roi de Maïwenn et La guerre est déclarée de Valérie Donzelli
Ça aurait pu s’appeler : Quitter la mer
La quote pour résumer le film : “Un film très dur mais extrêmement malin et vraiment cinéphilique, avec une grande Virginie Efira”
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