Lundi 14 mai, à l’occasion de la projection du film de Spike Lee, BlacKkKlansman, au Festival de Cannes, Kristen Stewart a fait sensation sur le tapis rouge. Mais cette fois, pour autre chose que son joli minois. Présente en tant que membre du jury (présidé cette année par Cate Blanchett), l’actrice américaine a accepté un moment le jeu des photographes avant de retirer sa paire de stilettos Christian Louboutin pour gravir les célèbres marches cannoises.
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Si le geste paraît anodin, le contexte lui offre une portée symbolique : il pourrait refléter sa volonté de renverser un dress code perçu comme sexiste. Et il ne s’agirait pas d’une première pour la comédienne, qui n’a pas encore justifié sa décision. Elle avait déjà pris plusieurs fois position par le passé à l’encontre des strictes règles vestimentaires imposées par la manifestation, d’abord au cours d’un entretien pour The Hollywood Reporter en 2015 :
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Kristen Stewart on breaking #Cannes2017 fashion rules: "If you're not asking guys to wear heels and a dress, you can't ask me either." pic.twitter.com/ynE2ZgEPeM
— Hollywood Reporter (@THR) 20 mai 2017
“Si vous ne demandez pas aux hommes de porter des talons et une robe, vous ne pouvez pas me le demander non plus.”
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Puis dans une interview pour Vanity Fair l’année suivante :
“Si un homme et moi marchions sur le tapis rouge ensemble et que quelqu’un me stoppait et me disait : ‘Excusez-moi jeune fille, vous ne portez pas de talons. Vous ne pouvez pas entrer’, alors je répondrais : ‘Dans ce cas, mon ami non plus. Est-ce qu’il doit porter des talons ?’ […] Vous ne pouvez simplement pas me demander de faire quelque chose que vous ne lui demandez pas. Je comprends l’idée de la cravate noire, mais vous devriez pouvoir participer quelle que soit la version – talons ou chaussures plates.”
Un dress code souvent décrié
Le protocole imposé par la manifestation laisse en effet peu de place à la fantaisie. Selon le site officiel du Festival de Cannes, l’accès aux séances de Gala exige “le port du smoking ou d’une tenue de soirée”. Si Thierry Frémaux, délégué général de l’évènement, avait assuré que “les femmes mettent bien les chaussures qu’elles veulent”, dans les faits, cela ne semble pas tout à fait vérifié… Prestige oblige.
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En 2015, le dress code imposé était d’ailleurs à l’origine d’une polémique, lorsque des femmes d’une cinquantaine d’années s’étaient vu refuser l’accès à la projection du film Carol en raison de l’absence – ou de la hauteur insuffisante – de leurs talons (certaines portaient des ballerines pour des raisons médicales). Une politique dénoncée à l’époque par l’actrice britannique Emily Blunt :
“Tout le monde devrait porter des chaussures plates, pour être honnête. Nous ne devrions pas porter de talons. C’est très décevant, juste quand vous pensiez qu’il y avait de nouveaux élans d’égalité…”
L’année suivante, l’actrice Julia Roberts, hilare sur le tapis rouge cannois, se débarrasse de sa paire d’escarpins avant de poursuivre pieds nus son ascension des marches. Une initiative visiblement inspirante. Car si cette 71 édition se veut être celle des femmes et du progrès, il faudrait peut-être commencer par là.
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