Pour la première fois en 60 éditions, la Biennale de Venise présentera en 2024 un pavillon béninois. La curation de ce dernier sera assurée par le critique d’art Azu Nwagbogu, nommé par le président du Bénin lui-même, Patrice Talon. Fondateur de l’African Artists’ Foundation (AAF, une organisation basée au Nigeria visant à promouvoir les artistes et l’art du continent) et du Lagos Photo Festival, Azu Nwagbogu œuvre activement à la promotion des artistes contemporain·e·s originaires du continent africain.
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Sur son compte Instagram, il note justement, malicieusement, qu’il “élargit la table…” parce qu’il y a “de la place”. “Son histoire unique, sa vision et son expertise dans le domaine de la curation artistique font de lui le candidat parfait afin de présenter l’héritage culturel et l’art contemporain béninois au monde”, appuie Patrice Talon dans un communiqué.
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Faites de la place pour le Bénin
Cette annonce s’inscrit dans la volonté du pays de réaffirmer sa place dans le paysage artistique mondial, en même temps qu’il tente de rapatrier nombre de ses œuvres pillées et exposées dans des musées occidentaux. Depuis 2020, la France a par exemple entamé le rapatriement d’œuvres culturelles volées pendant la colonisation.
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Plusieurs de ces objets, auparavant exposés au musée du quai Branly-Jacques Chirac, à Paris, et désormais rendus au Bénin sont actuellement présentés au sein de l’exposition “Art du Bénin, d’hier et d’aujourd’hui : De la restitution à la révélation”.
D’abord présenté à Cotonou en 2022 et aujourd’hui au Maroc, jusqu’au 15 mai 2023, l’événement itinérant permet au gouvernement béninois d’affirmer sa “démarche commune en faveur de la circulation d’œuvres et de la structuration d’un marché d’art à l’échelle du continent”.
Les trésors royaux restitués y côtoient 106 œuvres contemporaines. L’arrivée du pavillon béninois à la Biennale de Venise, événement phare du paysage artistique contemporain international, permet donc d’acter l’histoire artistique ancestrale du Bénin tout en mettant en avant ses jeunes artistes.
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Du côté de la France, c’est le sculpteur Julien Creuzet qui se trouve en charge du pavillon hexagonal. Une nomination motivée par le travail de l’artiste, qui œuvre à “dépasser l’opposition entre identité et universalité” et explore son identité et ses origines caribéennes, a expliqué l’équipe organisatrice des pavillons.
Présidée par le Brésilien Adriano Pedrosa, cette 60e édition n’a pas encore révélé toutes ses billes, après une édition 2022 dirigée par l’Italienne Cecilia Alemani qui avait été marquée par un désir de décentrement géographique, culturel et social visant à “défier la figure de l’homme en tant que centre de l’univers”. Rendez-vous en avril à Venise pour découvrir la patte du directeur du Museu de Arte de São Paulo, qui n’a pas encore présenté son programme.