Bye Bye Tibériade, Three Promises… Nos coups de cœur du Festival Ciné-Palestine

Publié le par Lise Lanot,

© JHR Films

Pour sa 10e édition, le Festival Ciné-Palestine s’intéresse à la question des archives palestiniennes.

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Depuis 2015, le Festival Ciné-Palestine célèbre le cinéma palestinien, ses cinéastes, sa culture et son histoire. En neuf éditions, ce sont plus de 300 films que l’association a partagés avec son public, invité à regarder des films mais aussi à écouter des concerts, goûter de la nourriture palestinienne et participer à des soirées en plein air et à un concours de courts-métrages. Cette année, pour sa 10e édition, le festival se pare d’un goût particulier au vu des bombardements israéliens qui perdurent et s’intensifient depuis des mois.

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Après un “focus [sur les] féminismes” en 2022 ou une mise en lumière des “impacts environnementaux et climatiques de la colonisation” en 2023, l’édition 2024 s’intéresse aux archives du cinéma palestinien. La thématique est particulièrement intéressante, puisqu’elle est au cœur de l’histoire palestinienne d’hier et d’aujourd’hui. “C’est le premier génocide où les victimes diffusent leur propre destruction en temps réel”, dénonçait l’avocate irlandaise Blinne Ní Ghrálaigh le 11 janvier 2024 devant la CIJ. C’est face à cette documentation inédite que se sont créées des initiatives telles que Palestine écrans mémoire, un compte Instagram et un site qui recensent des stories pour “lire et retenir” l’histoire qui se déroule face à nos yeux.

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La nécessité d’archiver l’histoire palestinienne est une problématique ancienne. Le Festival Ciné-Palestine rappelle que “depuis 1948 [lors de la Nakba, soit l’exil forcé de plusieurs centaines de milliers de Palestinien·ne·s par les forces armées palestiniennes, ndlr] et le pillage de livres et de manuscrits dans les maisons palestiniennes, chaque attaque des forces d’occupation israéliennes a délibérément et massivement ciblé les archives palestiniennes”. Sachant que, depuis le mois d’octobre 2023, “de très nombreux bâtiments ayant pour fonction de préserver la mémoire culturelle – parmi lesquels les Archives centrales de la ville de Gaza – ainsi que les archivistes qui y travaillaient ont été détruits, déplacé·e·s et tué·e·s”, la question de la préservation est urgente pour la Palestine.

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De Marseille à l’Île-de-France, le festival projette 35 longs, courts et moyens-métrages récents, tout juste remis en circulation ou sous-titrés. Parmi nos coups de cœur, on souligne le Bye Bye Tibériade de Lina Soualem, qui part “sur les traces des lieux disparus et des mémoires dispersées de quatre générations de femmes palestiniennes”, dont sa mère, l’actrice Hiam Abbass, ainsi que Three Promises. Le film de Yousef Srouji est quasi uniquement composé des images filmées par sa mère pendant son enfance, au début des années 2000, alors que sa famille tentait de survivre aux bombes israéliennes. Les “trois promesses” que formule la mère du cinéaste racontent tout l’amour du peuple palestinien pour son pays mais aussi la terreur des bombes et la menace de l’exil.

Du côté des moyens-métrages, Vibrations from Gaza de Rehab Nazzal conte le quotidien “d’enfants sourds dans le territoire côtier colonisé et confiné de Gaza, en Palestine, en particulier les violences auxquelles ils sont exposés lors des opérations militaires israéliennes”, résume le festival. Une orange de Jaffa (Grand Prix au Festival de Clermont-Ferrand 2024) de Mohammed Almughanni suit quant à lui un jeune Palestinien qui cherche désespérément à franchir un checkpoint pour rejoindre sa mère, qui l’attend côté israélien.

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Le Festival Ciné-Palestine présente également des films inédits “remarqués dans des festivals à l’international” : The Teacher de Farah Nabulsi, Le Retour d’Aida de Carol Mansour, To a Land Unknown de Mahdi Fleifel ou encore Voyage à Gaza de Piero Usberti. L’événement vise à faire rayonner le cinéma palestinien et souhaite offrir aux cinéastes palestinien·ne·s la “possibilité de rencontrer leur public et de créer un espace de discussions, de rencontres et de débats autour du cinéma palestinien” malgré “les restrictions imposées par les frontières”.

Le Festival Ciné-Palestine a lieu du 30 mai au 2 juin à Marseille. Il se poursuivra du 7 au 16 juin à Paris et en Île-de-France. Toutes les informations sont à retrouver sur le compte Instagram et le site du festival.

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