Bubble gum, dentelle rose et fruits rouges : des pornstars photographiées avec kitsch par Elizabeth Waterman

Publié le par Donnia Ghezlane-Lala,

© Elizabeth Waterman

"Je n’ai jamais réalisé de séances photo avec autant de rires. Dans le porno, on ne peut pas se prendre trop au sérieux. En tant que personne trop sérieuse, c’était thérapeutique."

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En 2021, Elizabeth Waterman sortait Moneygame, un livre photographique témoignant de ses quatre années passées à écumer 25 strip clubs de Mexico, Miami, Los Angeles, la Nouvelle-Orléans, New York et Las Vegas, et à tirer le portrait de performeuses de tous horizons. Aujourd’hui, la photographe états-unienne sort Candyland, un ouvrage dédié à d’autres travailleuses du sexe : les stars du X. Au total, Elizabeth Waterman a photographié 24 pornstars.

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On y retrouve Stormy Daniels, qui a préfacé l’ouvrage, Kenzie Reeves, qui signe la couverture et un édito, mais aussi Lena Paul, Lisey Sweet, Alexia Anders, Joslyn James ou encore Rachael Cavalli. Candyland n’est pas seulement une exploration du corps d’une femme, mais de notre sexualité. Comment une star de cinéma pour adultes se comporterait-elle si nous n’étions pas dirigées ? Candyland est la réponse parfaite à cette question. C’est un rappel qu’il y a un peu de déesse en nous toutes”, écrit Stormy Daniels en préface.

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Lisey Sweet. (© Elizabeth Waterman)

Certaines modèles viennent des strip clubs de Moneygame, d’autres ont été castées sur Instagram. Si les photographies de son précédent projet étaient prises sans fard, celles de Candyland ont demandé plus de préparation. Shootées pendant la pandémie, alors que l’industrie était à l’arrêt, ces images offrent un autre regard sur des femmes systématiquement abordées à travers un prisme masculin et pornographique.

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“Waterman change le récit par la façon dont elle regarde les femmes, et en grande partie parce qu’elle invite ces modèles à raconter leurs propres histoires… Alors que les modèles de Candyland gagnent leur vie en tant qu’artistes pornographiques, ces portraits ne sont pas de la pornographie”, analyse la critique d’art Bridgette Redman dans un essai figurant dans ce livre édité par Unicorn Publishing Group.

Rachael Cavalli. (© Elizabeth Waterman)

“Je n’ai jamais réalisé de séances photo avec autant de rires. Dans le porno, on ne peut pas se prendre trop au sérieux. En tant que personne trop sérieuse, c’était thérapeutique de me frayer un chemin à travers des tropes et des clichés kitsch, nageant dans un énorme assortiment de boules de gomme, de beignets et de fruits aux couleurs de l’arc-en-ciel. J’ai principalement utilisé du film alternatif 35 mm strié de couleurs, un hommage à l’effervescence de Los Angeles, à la célébration joyeuse du sexe et à la lumière de mes sujets”, raconte Elizabeth Waterman à propos des coulisses.

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Inondées de soleil, les mises en scène sont tantôt kitsch et critiques, tantôt poétiques et référencées. Sur une photo, très délicate, Aliya Brynn s’entoure de fruits rouges et fixe l’objectif avec douceur. Sur une autre, plus pop, Leya Falcon se couvre de pop-corn et comics, comme pour témoigner de l’industrie de divertissement et d’ultraconsommation dans laquelle elle baigne. Et puis, il y a des pastèques, beaucoup de pastèques savourées au bord des piscines de villas californiennes.

Stormy Daniels. (© Elizabeth Waterman)
Lena Paul. (© Elizabeth Waterman)

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Leya Falcon. (© Elizabeth Waterman)
Linzee Ryder. (© Elizabeth Waterman)
Alexia Anders. (© Elizabeth Waterman)

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Joslyn James. (© Elizabeth Waterman)
Aliya Brynn. (© Elizabeth Waterman)
Couverture de “Candyland”, d’Elizabeth Waterman, préfacé par Stormy Daniels et publié aux éditions Unicorn Publishing Group.

Publié par Unicorn Publishing Group, Candyland est disponible dans les librairies états-uniennes et européennes, ainsi qu’en ligne, sur le site de Barnes & Noble ou de WHSmith.