Le vendredi 11 mars et le dimanche 13 mars 2022 resteront sans doute des dates très importantes de la carrière de Laylow. Le rappeur toulousain était sur scène à Bercy pour deux concerts historiques. Une seule date était initialement prévue, mais il aura fallu moins de 24 heures pour que celle-ci soit complète. Une deuxième date a donc été annoncée dans la foulée, résultat : sold out en moins de deux heures.
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Ces indices vous laissent deviner à quel point Laylow était attendu depuis sa dernière scène à l’Olympia le 6 mars 2020. Quand on a été témoin de l’évolution musicale de Laylow, quand on connaît son goût prononcé pour l’esthétisme, quand on sait que Damso, Nekfeu, Hamza, Alpha Wann sont apparus au cours des deux dates, on peut affirmer que le public a eu droit à un show exceptionnel d’un artiste devenu grand.
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“Quand on disait Bercy, c’était complètement impossible”
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La route a été rude et longue avant d’arriver à se représenter sur une scène comme celle de Bercy pour Laylow. Depuis son premier album, Trinity, sorti en février 2020, il est devenu l’un des artistes les plus attendus et incontournables du paysage musical français. Beaucoup ont appris à le connaître cette année-là, mais si vous saviez tout le chemin qu’a parcouru cet homme spécial…
Laylow et Sir’klo
Laylow commence le rap au collège, en voulant imiter son grand frère. Tout commence réellement à la fin des années 2010, le jour où il décide de rejoindre un groupe de Toulouse nommé Disciples déchus. C’est dans ce groupe qu’il rencontre Sir’klo, le binôme qui va l’accompagner pendant tout son début de carrière.
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Au début des années 2010, Laylow et Sir’klo sortent une mixtape et commencent à faire des clips, très loin du style et de l’ADN qu’on connaît du “Man of the Year” d’aujourd’hui. Mais leur nom tourne à Toulouse, entre singularité et construction, dans la fraîcheur comme dans la galère.
Rap Contenders et descente
Est-ce que vous saviez que Laylow avait déjà participé aux Rap Contenders ? En 2011, il se présente à l’édition organisée dans le sud de la France. Il affronte Jiddy Vybzz, un rappeur du groupe montpelliérain Set & Match, lui aussi alors en vogue et presque prêt à décoller. Il va perdre face à lui, en partie pour avoir oublié son texte.
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Laylow croit en lui, en ses projets, et pourtant rien ne se passe comme prévu. Sir’klo et lui signent en maison de disques et sortent en 2013 Roulette russe, un projet de huit titres qui retient très peu l’attention des auditeurs. Faites écouter “Crime passionnel” à un de vos potes (sans lui montrer le clip) et essayez de lui faire deviner que Laylow est à l’origine de ce morceau. Spoiler : mission presque impossible.
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La naissance d’une identité
Laylow et Sir’klo sortent un deuxième EP commun en 2013, mais ce nouvel échec marquera la fin du binôme. C’est le moment pour le Toulousain de trouver un moyen de rebondir et de continuer dans le domaine qu’il aime, la musique. En 2014, il lance avec son ami Osman Mercan la boîte de production audiovisuelle TBMA. “TB” fait référence à Travis Bickle, le pseudonyme de producteur d’Osman Mercan. Alors quand je vous parle de “MA”, vous avez peut-être déjà la référence : on parle bien là de Mr. Anderson, le nom de producteur de Laylow.
L’artiste sort de nouveaux clips, en essayant d’affiner son style. Plus tard, une nouvelle initiative va définitivement montrer le chemin qu’il souhaite prendre : la création du label Digital Mundo. C’est le début de cet ADN lié au digital. En 2015, un projet commun entre lui et Wit., son protégé de toujours, voit le jour. Nommé Digital Night, il est encore loin du niveau qu’on connaît des deux amis aujourd’hui. À la réécoute du projet, ce qu’on retient, c’est ce côté spatial, futuriste… Les prémices de quelque chose de grand.
Mercy pour tout
Mercy, c’est le premier EP du nouveau Laylow. Celui qui a une identité bien à lui, qui amène un univers nouveau, et qui finalement retient l’attention par sa singularité. C’est grâce au clip “Lime” que Laylow va se faire réellement remarquer pour la première fois. L’esthétisme allié à la qualité et à l’originalité des sonorités va attirer l’œil et l’oreille des auditeurs.
S’ensuit une série de projets, tous dans le même ADN. Avec Digitalova (2017), .RAW (2018) ou encore .RAW-Z (2018), Laylow se crée une fanbase solide, très engagée, mais c’est encore trop tôt pour considérer Jey comme un artiste de premier plan. Tout va réellement changer pour lui en 2020, à la sortie de Trinity, son tout premier album.
Le Toulousain affole les réseaux sociaux, et le projet va enregistrer plus de 10 000 ventes la première semaine, un score que personne n’avait envisagé. Le projet est rapidement considéré comme le meilleur projet de l’année 2020 pour une grande partie du public. Laylow devient alors le vrai “Man of the Year”.
L’Étrange Histoire de Mr. Anderson sort en 2021, et l’album est un succès. L’esthétisme, l’histoire, la sincérité… Tout est poussé à son paroxysme pour proposer l’œuvre la plus aboutie de Laylow, celle qui l’amènera à Bercy pour deux concerts d’un niveau rarement vu dans le rap français, faisant de lui une étoile qui n’aurait jamais pensé briller aussi fort.