Difficile à croire, et pourtant. Sorti le 22 mars dernier aux États-Unis, le film d’horreur indépendant Late Night with the Devil, des studios IFC Films, s’est offert un week-end de sortie plutôt incroyable – et diabolique. Avec un score de 2,8 millions de dollars de recettes lors de son week-end d’ouverture (nouveau record de la firme IFC Films), le long-métrage horrifique prouve que le cinéma de genre à petit budget a de beaux jours devant lui – le film des frères Cameron et Colin Cairnes n’aurait coûté que 2 millions de dollars à produire.
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Selon les chiffres de Variety, “Late Night with the Devil décroche la sixième place [du box-office de la semaine] et a récolté 2,8 millions de dollars dans 1 034 salles, dont 666 666 dollars le dimanche”. Et si Variety précise le score du dimanche, ce n’est pas par hasard : les 666 666 dollars de recettes n’ont évidemment laissé personne indifférent, supposant une étrange corrélation entre l’histoire de Late Night with the Devil et la symbolique de ce score – juste au cas où, 666, c’est le nombre du diable. Aussi dubitatif·ve·s soit-on face à cette information, qu’on suspecte être un gros coup de com d’IFC Films, les données de Variety restent difficiles à remettre en question.
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Late Night with the Devil est un véritable hybride cinéma, entre le mockumentaire et le found footage, et nous plonge sur le tournage d’un talk-show des années 1970 qui dérape diaboliquement alors que des événements inquiétants se succèdent devant les caméras et le public présent sur place. Le succès du film repose notamment sur la présence de l’acteur David Dastmalchian, aperçu dans des films populaires comme Le Croque-mitaine, Dune ou The Suicide Squad. Autre aubaine pour l’équipe du film, Late Night with the Devil a également été acclamé par la légende de l’horreur Stephen King suite à une projection au South by Southwest Film Festival.
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Comme l’a expliqué Scott Shooman, directeur d’AMC Networks Film, la société mère d’IFC Films, le succès de Late Night with the Devil, combiné au buzz positif autour du film, “continue de montrer qu’il y a encore du potentiel pour des films d’auteur intelligents et très bien critiqués dans les salles de cinéma, tous genres confondus”. Le film n’est d’ailleurs pas la seule histoire satanique à performer au box-office, en témoigne la présence d’Immaculée et de La Malédiction : L’Origine sur la même semaine.
Controverse autour de l’IA
Derrière le succès, on retrouve tout de même une ombre au tableau : Late Night with the Devil trempe dans une controverse autour de son utilisation de l’intelligence artificielle pour certaines images aperçues dans quelques séquences du film – un sujet qui gonfle dans le monde du septième art, notamment depuis la récente grève des scénaristes de Hollywood.
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Dans un article pour Variety, les deux réalisateurs australiens reviennent sur la controverse et affirment l’utilisation de l’intelligence artificielle pour “trois images fixes” présentes dans le film.
“En collaboration avec notre formidable équipe de graphistes et de producteur·rice·s, qui ont tous·tes travaillé sans relâche pour donner à ce film l’esthétique des années 1970 que nous avions toujours imaginée, nous avons expérimenté avec l’IA pour trois images fixes que nous avons ensuite montées et qui apparaissent finalement comme de très brefs interstitiels dans le film.”
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Pour l’instant, Late Night with the Devil n’a pas encore de date de sortie prévue en France.