Après un long combat, des vitraux créés par un prêtre accusé de pédocriminalité ont été retirés d’une église

Publié le par Konbini avec AFP,

© Adam Gonzales/Unsplash

Cette décision survient après le long combat de deux associations de victimes.

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Huit vitraux conçus par le père Ribes, un prêtre décédé accusé de pédocriminalité, ont été retirés, fin octobre, de l’église de Sainte-Catherine (Rhône), après un long combat de deux associations de victimes, a constaté un journaliste de l’AFP. Parmi les œuvres décrochées, Le Fils prodigue, un vitrail de l’église de Sainte-Catherine, où un enfant est agenouillé devant un prêtre, dans une position très équivoque que certain·e·s ont comparée à une fellation.

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Le père Ribes, décédé en 1994, a été accusé par 49 personnes d’agressions sexuelles et de viols dans les années 1970-1980, dans les diocèses de Lyon, Grenoble-Vienne et Saint-Étienne. Pour Luc Gemet, porte-parole d’un collectif de victimes, représentant une trentaine de personnes, le retrait “fait partie de la réparation”. “Ça me faisait beaucoup de mal de voir ces productions”, explique-t-il. “Louis Ribes nous demandait de nous déshabiller pour nous dessiner. Et après, dès qu’il avait l’occasion, il nous touchait, il nous caressait, jusqu’à des viols.”

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Pour Arnaud Gallais de Be Brave, association de victimes de pédocriminalité, “les victimes ont quémandé pour l’évidence, pour que ces vitraux soient retirés”. “On demande le retrait pur et dur, y compris des œuvres au patrimoine historique”, insiste-t-il, citant notamment le tableau Le Chemin de Croix à Chambost-Allières, qui est classé. Depuis que l’affaire a éclaté en janvier 2022, l’église de Sainte-Catherine est la deuxième, après celle de Dième, dans le Rhône, à décrocher les vitraux d’inspiration cubiste de ce prêtre dont les fresques et tableaux décorent plusieurs églises, des Alpes au Massif central.

Environ 70 œuvres ont été recensées, dont 18 appartiennent aux diocèses. Le diocèse de Lyon est “content” de pouvoir “manifester de manière concrète aux personnes victimes qu’on a respecté notre parole”, a expliqué à l’AFP Christophe Ravinet, chargé de la communication. L’archevêché avait manifesté, dès la révélation de l’affaire, son souhait de voir les œuvres de Louis Ribes être décrochées, aux frais de l’Église. Mais le retrait des vitraux des églises appartenant aux communes a nécessité la mise en place de conventions. Dans le diocèse de Lyon, les vitraux de Loire-sur-Rhône, Charly et Caluire-et-Cuire devraient être retirés d’ici début 2024. “Tous les tableaux dont on était propriétaires ont été décrochés en janvier et février 2022”, précise Christophe Ravinet. Seule la mairie de Givors, où se situent trois vitraux, n’a pour l’instant pas pris la décision de les retirer. Le diocèse a confirmé attendre un retour de la commune.

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