Entrer au Louvre va être plus cher en 2024, année olympique à Paris : le musée a annoncé vendredi une hausse du prix du billet, qui n’avait pas bougé en sept ans. À partir du 15 janvier, l’entrée passe à 22 euros, après être restée à 17 euros depuis 2017. Cette augmentation de 29 % est à comparer à une inflation de 30 % sur la même période, selon l’indice des prix à la consommation de l’Insee. Pour les nombreux touristes qui viendront à Paris durant les JO, du 26 juillet au 11 août, ce n’est pas la seule hausse de prix annoncée.
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Le prix du ticket de métro va presque doubler pendant l’événement, à 4 euros l’unité (contre 2,10 euros aujourd’hui) et 32 euros les dix (contre 16,90 euros). Et le prix moyen d’une nuit d’hôtel en Île-de-France est passé de 169 euros, en juillet 2023, à 699 euros durant les JO, selon un relevé en septembre de l’office du tourisme.
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Le Louvre est le musée le plus visité du monde, avec 86 000 mètres carrés d’espaces ouverts au public, et 7,2 millions de visiteurs en 2022 (après un record de 10,2 millions en 2018). Sa billetterie a rapporté 76,5 millions d’euros l’an dernier, d’après le rapport annuel. Cela ne couvrait qu’un quart de ses charges de fonctionnement, le reste étant financé par les crédits du ministère de la Culture et par d’autres ressources, dont le mécénat.
41 % de visiteurs gratuits
Ouvert en 1793 dans un ancien palais royal en plein cœur de Paris, le Louvre est un des grands atouts touristiques de la capitale française. Il présente des collections extrêmement riches, qui vont des civilisations de la Méditerranée et du Moyen-Orient plusieurs millénaires avant notre ère jusqu’aux beaux-arts du XIXe siècle. Des visiteurs viennent du monde entier pour y admirer entre autres La Joconde de Léonard de Vinci (début XVIe siècle), La Vénus de Milo (IIe siècle av. J.-C.) ou des antiquités égyptiennes en excellent état de conservation.
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Dans un communiqué, le musée a souligné que “plus d’un visiteur français sur deux entre gratuitement”. Sont concernés les moins de 25 ans, chômeurs, bénéficiaires des minima sociaux, handicapés et accompagnants, enseignants, et professionnels de la culture et journalistes. Sur les 8,7 millions de visiteurs estimés en 2023, 3,6 millions d’entre eux (soit 41 %) devraient ne pas avoir payé d’entrée.
“Je suis heureuse et fière de voir le public français, francilien, parisien, se réapproprier le musée du Louvre. La qualité de cette relation est au cœur de notre mission”, s’est félicitée sa présidente, Laurence des Cars, citée dans le communiqué.
Besoin de rénovations
Celle-ci, arrivée à la tête de l’institution en septembre 2021, a imposé un plafond de 30 000 visiteurs par jour. Il est maintenu en 2024. Elle souhaite en revanche étendre les horaires d’ouverture. La direction “travaille avec les organisations syndicales afin de proposer une seconde nocturne, chaque mercredi, envisagée à partir d’avril”, a précisé le musée.
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Le musée espère financer dans les années à venir un projet d’ouverture d’une deuxième entrée, en plus de celle sous la Pyramide inaugurée en 1988, aujourd’hui saturée. Elle se ferait par la façade Est, au niveau du métro Louvre-Rivoli. Le calendrier et le coût ne sont pas connus. Il a aussi besoin de rénovations. C’est ce qu’a montré une exposition consacrée au dessinateur Claude Gillot, fermée en raison d’une infiltration d’eau. Ouverte le 9 novembre, elle s’est définitivement arrêtée le 11, pour mettre à l’abri les œuvres.
Le Louvre poursuit aussi ses acquisitions d’œuvres. Il a lancé un appel aux mécènes début novembre pour devenir propriétaire d’une nature morte de Jean Siméon Chardin, Le Panier de fraises des bois (1761), qui coûte 24,3 millions d’euros.