“Il suffit de faire un petit test autour de soi pour se rendre compte que la plupart des personnes ne connaissent pas la méthode de l’anneau”, note Guillaume Blot. C’est vers la fin de l’année 2021 que lui-même se souvient avoir commencé à voir passer de plus en plus de publications concernant la contraception masculine sur les réseaux sociaux et “des comptes militants”. “J’ai trouvé ça hyper-intéressant, j’ai voulu en savoir plus et j’ai décidé de me lancer moi-même en novembre.”
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Quand on lui pose la question, le photographe admet avoir “un peu hésité” surtout par manque de représentation, autour de lui, d’hommes qui parlaient et assuraient la charge contraceptive. “Au fur et à mesure que j’avançais dans mes recherches, ça me confortait pour continuer”, poursuit-il. Spécialisé dans la photo documentaire, il estime bien vite qu’il serait “utile” de documenter le processus “afin d’informer les autres personnes qui souhaiteraient passer le cap également” et pourraient utiliser ses photos “comme exemples”.
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Assidu, il immortalise d’abord chaque étape de sa propre contraception : “L’achat, la réception de l’anneau, les tests, les rendez-vous chez le planning familial, les spermogrammes au labo – histoire de montrer un peu tout l’envers du décor.” Afin de ne “surtout pas autocentrer” la série, Guillaume Blot ouvre bien vite le projet à d’autres personnes. Il envoie des appels à témoignages sur les réseaux sociaux, en essayant de “varier les profils afin d’ouvrir à différents types de discours et de témoignages par rapport à l’anneau”.
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C’est ainsi qu’il rencontre Sam, “qui porte l’anneau et a créé des ateliers pour fabriquer son propre anneau, Otoko” ; Paul, sur qui il est tombé au Planning familial “qui se posait un peu les mêmes questions” que lui ; Quentin, qui porte l’anneau depuis “déjà de longs mois et s’est confié sur son quotidien avec l’anneau par rapport au sport et au sexe” ; Lucile, qui a “créé des postiches testiculaires pour que le personnel médical puisse montrer comment on enlève et on met l’anneau” ; ainsi que des couples.
Shootées à l’argentique, les séances photo suivaient les mêmes lignes directrices, celles de la bienveillance et du dialogue. Tout commençait par un “échange en amont afin de présenter le projet” suivi par un café “pour papoter, prendre des notes sur le témoignage”. L’important pour Guillaume Blot était de “toujours leur laisser le choix : nudité ou non, apparaître à deux ou solo”. Une fois développés, les tirages étaient envoyés aux personnes photographiées afin qu’elles décident de leurs préférées, puissent mettre leur veto et valident les photos et les textes.
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Sa série Parti intime est baignée de lumières douces, de tendresse, d’une intimité qui part à la rencontre du documentaire. En images, Guillaume Blot a pris à cœur la volonté d’“inspirer en incarnant, de montrer des visages, des personnes”. “Cela peut rassurer, de se dire ‘Telle personne, tel pote le fait, pourquoi pas moi’“, ajoute celui qui espère que la série prouvera que “ce n’est pas insurmontable, c’est plein de petites étapes à dépasser mais que c’est tout à fait jouable et possible”. À qui le tour de passer l’anneau ?
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Vous pouvez retrouver le travail de Guillaume Blot sur son site et sur son compte Instagram.
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