Quand j’ai eu l’immense chance d’être invitée à la 2e édition des Flammes, la cérémonie coorganisée par Yard et Booska P pour célébrer les cultures populaires, je m’attendais à m’ambiancer sur Queen Aya, qui ouvrait d’ailleurs le bal, à kiffer la prestation de mon chouchou Zamdane et à me remémorer ma jeunesse avec Fanny J. Tout cela est arrivé. Mais pas que.
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Les Flammes étaient placées sous le signe de la célébration, de la fête, de l’amour, mais aussi de la douceur. Nordine Ganso, en maître de cérémonie, le dit tout de go : dans un monde plus que jamais violent, au cœur d’un milieu qui se veut dur, on a besoin de douceur. Ça a été doux. Avec sa performance sublime et poétique, Luidji scotche la salle et montre qu’il est plus que jamais un véritable diamant.
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De la douceur, donc, mais aussi beaucoup d’amour. De l’amour pour Aya qui, le confie, en avait besoin. Au moment de recevoir une de ses trois Flammes de la soirée, elle avoue avoir un moment douté, mais son public est là, le montre et le montrera. De l’amour pour Zamdane, qui reçoit des mains d’Assa Traoré et Sara El Attar la Flamme de l’Engagement social pour son combat auprès de l’asso SOS Méditerranée.
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De l’amour pour Shay, qui remonte sur scène un an après sa grande première sur les mêmes planches. De l’amour pour Fanny J, qui unit la salle entière avec ses bangers que le public entonne en chœur. De l’amour (et déjà quelques larmes) pendant que Merveille monte sur scène pour récupérer son trophée de Révélation féminine de l’année, alors qu’elle lâche un timide “Franchement, je suis choquée”. Et de l’amour entre Zaho et La Fouine, qui se retrouvent plus de 10 ans plus tard pour interpréter “Ma meilleure”.
Vous l’aurez compris, les Flammes sont un lieu où l’on célèbre l’art. On l’encourage, on le chérit, mais c’est aussi le lieu opportun pour rappeler que le rap est éminemment politique. Kore, en recevant sa Flamme éternelle, est le premier à rendre hommage aux populations opprimées de Gaza, du Congo et de Haïti notamment. Puis Médine monte sur scène pour interpréter “Gaza Soccer Beach”, un morceau qui a bientôt 10 ans mais qui résonne plus que jamais à l’heure actuelle. Alors que les noms et les âges d’enfants tués à Gaza s’affichent sur l’écran noir derrière lui, les larmes montent puis finissent par couler quand il clôture sa prestation : “Il n’y a pas assez de place sur les murs du théâtre pour écrire tous les noms des 35 000 victimes à Gaza”.
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C’était un moment nécessaire dans une telle cérémonie, où la frontière entre l’engagement et la passion est plus fine que jamais. Alors, comme le souligne ma collègue Yasmine, merci, les Flammes, Yard et Booska P pour cette célébration de la musique la plus écoutée en France et pourtant parfois la plus mal aimée. Et encore bravo, Aya, pour le triplé. Queen.
Article réalisé dans le cadre d’une invitation par Samsung et les Flammes.
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