Il y a 25 ans, Tupac avait tous les yeux braqués sur lui et son cultissime All Eyez on Me

Publié le par Maëva Carayon,

Le premier double album en solo de l’histoire du rap américain fête son quart de siècle. L’occasion de revenir sur un classique.

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Un pacte avec le diable ?

Pour parler du succès rencontré par All Eyez on Me, il est inévitable d’évoquer Death Row et son patron, Suge Knight. L’homme a sorti 1,4 million de dollars de sa poche pour payer la caution de Tupac. En échange, le boss du label lui propose une signature de contrat et lui promet deux albums.
Cet homme puissant, avant d’être un sauveur, est surtout un grand businessman controversé. Celui qui a fait de Snoop Dogg et Dr. Dre des stars avait besoin de Tupac en plus dans son label, pour renforcer sa position. La main que Suge Knight tend alors au rappeur a des airs de cadeau empoisonné. Du pénitencier à Death Row, le deal s’apparente surtout à un transfert de prisonnier.
Quoi qu’il en soit, ce qui ressemble fortement à un pacte avec le diable a tout de même offert au monde un album monstrueux, qui a eu un impact considérable dès son arrivée et a marqué l’histoire du hip-hop à jamais.

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La machine était relancée

Tupac est donc libéré sous caution le 12 octobre 1995. Dès son retour en studio, le rappeur ne chôme pas. Il est particulièrement productif, comme à son habitude, mais avec un appétit encore plus monstrueux. Il enchaîne les enregistrements à une cadence folle. Surhumain, vous dites ? Une incroyable spontanéité qui se ressent quand on parcourt les 27 titres de l’album, du premier et incisif morceau du projet, “Ambitionz Az a Ridah”, à “Can’t C Me”, un titre produit par Dr.Dre, en passant par le fameux banger “All Eyez on Me”.

Le média Pitchfork nous livre une anecdote concernant les collaborations sur cet album. En effet, au moment de l’enregistrement, Tupac s’amusait à vérifier la légitimité des artistes qui prétendaient pouvoir poser un couplet à ses côtés grâce à un sacré challenge. Il mettait au défi les rappeurs de pondre un couplet en un temps record (soit seulement quelques minutes). À l’issue de ce test, l’échec rimait avec… la porte. Seul Snoop Dogg, son ami de toujours, est sorti vainqueur de ce petit jeu. On le retrouve sur un titre lui aussi culte : “2 of Amerikaz Most Wanted”.

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All Eyez on Me explose tout

Pas étonnant donc qu’à peine sorti de prison et avec une telle énergie, Tupac et son album All Eyez on Me soient unanimement salués par la critique. Le projet brille grâce à une pluie de titres tous aussi fous les uns que les autres, la plupart produits par son acolyte Johnny “J”.
Le célèbre Dr. Dre a lui aussi participé à ce succès. En plus de “Can’t C Me”, Dre produit surtout le titre “California Love”, qui offre à Tupac son premier hit classé numéro 1 au Top 100 Billboard. Un single qui devait initialement être un titre solo du producteur. Les deux hommes nous offrent même un clip rendant hommage au film Mad Max pour ce tube mémorable des années 1990.

Le morceau “How Do You Want It”, lui aussi présent sur le projet, connaît un certain succès… et un clip qui a autant fait saliver que parler.

Cet album de Tupac, devenu mythique, a également rencontré un énorme succès sur le plan commercial. Avec All Eyez on Me, le rappeur réalise en effet la deuxième meilleure vente d’albums de sa carrière. Une influence qui a franchi l’Atlantique, puisque ce sera le premier disque de Tupac à se positionner dans les charts en France. Le projet, qui s’est écoulé à 5,9 millions d’exemplaires aux États-Unis, a aussi reçu le prix Soul Train Music Award du Meilleur album R’n’B/rap. Une récompense attribuée en 1997, soit un an après la mort du rappeur.

“I wanna be forever eternal”

Cette phrase prononcée par Tupac lors d’une interview sur un bateau, dans laquelle il est habillé de la même façon que sur la pochette de son album, est restée dans les mémoires. Pari réussi pour l’artiste, puisque du statut de simple rappeur, Tupac est passé à celui de légende.

All Eyez on Me, véritable chef-d’œuvre du rap, fait perdurer, rien qu’à son écoute, l’héritage d’un soldat bel et bien éternel.
 

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