Al Pacino a reversé son chèque pour ce film gay culte “problématique” à des associations LGBTQIA+

Publié le par Flavio Sillitti,

© Warner Bros.

Sorti en 1980, La Chasse de William Friedkin est considéré par beaucoup comme une caricature opportuniste de la communauté S&M new-yorkaise.

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Il y a des nouvelles qui donnent de l’espoir. Dans son autobiographie Sonny Boy : Mémoires, parue le 11 octobre dernier, l’acteur Al Pacino s’est confié sur sa participation au film gay culte La Chasse de William Friedkin, dans lequel il a joué en 1980. L’acteur y raconte notamment qu’à la suite des controverses autour du film, jugé caricatural et discriminant envers la communauté gay new-yorkaise, il aurait reversé l’entièreté de son chèque à des associations LGBTQIA+. 

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Librement inspiré du roman de Gerald Walker paru en 1970, le film (intitulé Cruising dans sa version originale) met en scène Pacino dans le rôle de l’inspecteur Steve Burns, en infiltration dans les bars sado-maso de New York à la recherche d’un tueur en série qui assassine sauvagement les homosexuels de la ville. Après la sortie du film en 1980, Pacino avoue avoir trouvé le résultat “problématique”, d’où sa décision de rester “silencieux” au lieu de promouvoir le film.

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En 1979, c’est notamment la fuite du scénario du film avant même le début de sa production qui a mis le feu aux poudres, avec notamment une tribune de l’auteur Arthur Bell, qui décrivait dans la publication queer Village People le film de William Friedkin comme “le regard le plus oppressif, le plus laid et le plus bigot sur l’homosexualité jamais présenté à l’écran” mais aussi “le pire cauchemar possible pour les hétérosexuels coincés”.

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A posteriori, s’il justifie son choix de jouer dans le film par une envie de “repousser ses limites”, notamment en termes d’image, Al Pacino atteste avoir regretté d’y participer au moment où le projet “est devenu très controversé pendant sa production” avec des manifestants sur le plateau “presque tous les jours”, craignant que le film ne dépeigne la communauté LGBTQIA+ de façon caricaturale et négative.

“J’ai pris l’argent, qui était considérable, et je l’ai reversé dans un fonds caritatif” explique l’acteur dans son autobiographie. “Je l’ai donné à des organisations et, grâce aux intérêts, il a pu perdurer quelques décennies. Je ne sais pas si cela a soulagé ma conscience, mais au moins l’argent a fait du bien. Je voulais juste qu’une chose positive ressorte de cette expérience.”

Comme le souligne le média them, près de 45 ans plus tard, le film de William Friedkin a été décortiqué et réévalué par le grand public, et notamment l’audience gay, qui confirme son statut de “film culte” qui capture (imparfaitement, mais tout de même) “la culture des ‘leather bars’ gay de la ville de New York des années 1970.”

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