Adieu larmes, angoisse et suée : j’ai testé les stages contre la peur en avion (1/2)

Publié le par Konbini,

Bilan, en deux temps, d’une journée chargée en informations et en émotions.

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Je fais partie du tiers de la population qui se dit mal à l’aise en avion. Une peur très commune et qui ne m’a jamais empêchée de voyager sur des courts, des longs et même de très longs courriers. J’ai réussi à voler 24 heures pour rejoindre la Nouvelle-Zélande ou 12 heures pour Los Angeles sans escale ni crise de panique (majeure) à bord.

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Ma peur est donc une simple anxiété et non une véritable phobie mais j’ai, c’est certain, une véritable aversion pour l’avion ou tout ce qui s’en rapproche. Du premier au dernier vol en date, l’angoisse est constante et je ne compte plus les larmes, l’hypervigilance vaine mais épuisante et les insomnies à bord de ces engins de malheur.

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Cette peur, mais aussi et surtout la crise climatique actuelle, m’incite à réduire mes trajets par le ciel. Je refuse les vols pour quelques minutes d’interview et évite les week-ends qui nécessitent de prendre l’avion pour 48 heures. Avec la pandémie, l’envie de voyager loin se fait également moins présente et le train est un moyen de transport que j’affectionne particulièrement. Je ne compte cependant pas me priver de voyages et j’aimerais pouvoir appréhender ces vols occasionnels — mais très éprouvants — plus sereinement.

N’étant pas d’un tempérament anxieux et encore moins control freak, combattre cette peur irrationnelle mais non intrinsèque à la personne que je suis au quotidien me semblait possible. J’ai donc testé, pour vous (et surtout pour moi), les stages de gestion de la peur en avion proposés par Air France. Paré·e·s au décollage ? Bilan d’une journée chargée en informations mais aussi en émotions.

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Salut les terriens !

Tout commence par un formulaire très complet, à remplir préalablement au stage, pour tenter d’identifier les origines de cette peur. Sur 10, j’évalue ma peur à 7, je n’appréhende aucun autre moyen de transport, je n’identifie pas d’élément déclencheur particulier, ni de circonstances de variabilité de ma peur : seule ou à plusieurs, vols courts ou longs, jour ou nuit, tout m’angoisse avec cependant un stress bien particulier pour les vols maritimes. Ce que je crains : tout ou presque, mon commandant. Le décollage, le bruit, le pouvoir de l’informatique, le vide, les turbulences, les pannes moteur, l’orage et l’absence de lien avec le sol.

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Caroline, la psychologue et hôtesse de l’air avec qui je me suis entretenue plus d’une heure en amont du stage, m’explique qu’il existe cinq profils de peureux de l’avion : les terriens, les décideurs, les anxieux, les spatiophobes et les choqués. Je ne m’identifie à aucun de ces profils et hormis une remise de gaz, un atterrissage d’urgence pour cause de malaise cardiaque d’une passagère et de très fortes turbulences, je n’ai connu aucun traumatisme à bord d’un avion. Je dois être tout simplement une terrienne, la tête souvent dans les nuages mais les pieds sur terre.

Au quotidien, les anxieux gèrent leurs angoisses par un excès de contrôle, mais dans un avion, c’est impossible. On peut être à l’affût de chaque bruit que l’on estime suspect, scruter les faits et gestes des hôtesses de l’air ou prier pour que le pilote nous rassure sur l’origine des turbulences, nous n’avons aucun pouvoir sur le bon déroulé du vol.

La finalité de ce stage est donc de tenter de retrouver ce sentiment de contrôle grâce à une reprogrammation de notre peur, à la fois émotionnelle par la psychologie et la sophrologie, et technique grâce à l’hôtesse de l’air et le pilote qui nous apporteront plus tard dans la journée un savoir théorique, concrétisé grâce à une expérience dans un simulateur de vol. Pour apprivoiser notre anxiété, il nous faudra donc mobiliser notre intellect et nos émotions.

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La peur de l’avion ou la peur d’avoir peur

C’est Samia, la sophrologue, elle aussi hôtesse de l’air, qui va tenter de mettre des mots sur nos sensations en vol. Bruits, secousses, décollage, changement de régime, mouvement, virage, sens décuplés, toutes nos appréhensions sont notées au tableau et, très vite, mes deux jeunes camarades de stage et moi identifions des peurs similaires à bord. Ce sont en revanche le degré et les symptômes physiques de ces peurs qui varient.

Nos profils psychologiques sont eux aussi bien différents. Les deux adolescents avouent être très angoissés par l’avion, mais aussi par le lycée, les notes, la nuit, la mort, la vie. Je comprends donc que nous appréhendons l’avion différemment. Je n’ai pas peur de la mort ni même vraiment du crash que l’on sait être extrêmement peu probable. En avion, je comprends que j’ai surtout peur d’avoir peur. C’est cette même angoisse qui m’empêche de monter dans un manège : j’appréhende de façon démesurée les sensations fortes que je vais pouvoir ressentir en haut.

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Après nous avoir expliqué les mécanismes physiques de la peur et conseillé des exercices de respiration et de détente musculaire, Samia la sophrologue cède sa place à Elisabeth, PNC (Personnel Navigant Commercial) ou hôtesse de l’air, le phare dans la tempête d’émotions des peureux de l’avion.