Après les révélations d’Uma Thurman, un journaliste a analysé les conséquences de l’accident de l’actrice sur le tournage de Kill Bill dans la filmo de Quentin Tarantino.
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Pendant le tournage de Kill Bill Vol. 2. en 2003, Uma Thurman s’est violemment blessée pendant une cascade. À bord d’un véhicule défectueux, l’actrice fonçait à 60 km/h sur une route de sable, avant de heurter un palmier.
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Il y a quelques semaines, Uma Thurman a posté la vidéo de cette cascade manquée, en précisant qu’elle avait été dissimulée pendant 15 ans par Harvey Weinstein, Lawrence Bender et E. Bennett Walsh, pour qu’elle ne puisse pas porter plainte.
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Quentin Tarantino, qui n’avait pas voulu engager une doubleuse pour faire la cascade (et ce, malgré ses inquiétudes), aurait d’ailleurs aidé Uma Thurman à retrouver cette vidéo, pour la rendre publique. Uma Thurman a salué le réalisateur pour ce geste sûrement nourri d’une culpabilité. Comme il l’a laissé entendre après les révélations de l’actrice dans le New York Times, cet accident de voiture est “l’un des plus grands regrets de sa vie” :
“Cela nous a affectés, Uma et moi, pendant les deux ou trois années qui ont suivi. Ce n’est pas comme si on ne parlait plus. Mais un lien de confiance s’était brisé.”
Matt Singer, un journaliste cinéma de Screen Rant, s’est intéressé à l’impact de cet incident dans la filmographie de Quentin Tarantino, un cinéaste connu pour faire ses films avec passion. Il n’a d’ailleurs jamais caché qu’il avait écrit des rôles pour ses muses, de Pam Grier à Uma Thurman.
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Avec cette dernière, l’idylle commence en 1994 avec Pulp Fiction. Elle s’arrêtera dix ans plus tard avec le deuxième volume de Kill Bill. Après avoir enchaîné trois longs-métrages, le duo ne se retrouvera jamais sur un plateau. Ce qui nous paraissait étrange est maintenant devenu très compréhensible : il ne s’agissait donc pas d’une aventure amoureuse s’étant terminée sur une rupture douloureuse, comme les médias friands des love stories de célébrités ont pu le vendre.
Boulevard de la mort : l’exorcisme de Tarantino ?
Le réalisateur a donc dû continuer à avancer. Et si l’on est attentif à sa filmographie, le film qui succède le diptyque sur la vengeance de Beatrix Kiddo est… Boulevard de la Mort. Porté par un Kurt Russell psychopathe, il suit un tueur en série qui trouve son bonheur en massacrant des jeunes filles. Son modus operandi ? Leur foncer dessus avec sa voiture.
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À l’époque, Boulevard de la mort avait suscité de nombreuses polémiques sur la représentation de la violence infligée aux femmes au cinéma. Ce débat divisait les féministes : le premier camp considérait Boulevard de la mort comme une célébration de l’émancipation féministe. Le second, plus réfractaire, n’y a vu qu’une énième agression envers les femmes, flirtant avec la pornographie.
La valorisation des cascadeurs
Après ces révélations sur l’accident de voiture d’Uma Thurman, le parallèle semble être évident avec Boulevard de la mort. Le long-métrage aurait pu être conçu comme une sorte d’exorcisme, pour soulager “le plus grand regret de sa vie”.
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Désormais, Boulevard de la mort se transforme en une œuvre fascinante et troublante en lien avec la psyché de Quentin Tarantino. Comment ne pas penser que le film est largement inspiré de cet incident de tournage ?
Matt Singer explique qu’au lieu de recréer (et donc de dévoiler) l’accident de Kill Bill, Quentin Tarantino a fabriqué une espèce d’exutoire déguisé en slasher. Ce qui est intéressant, c’est que Boulevard de la mort se divise en deux parties. Dans la première, des filles subissent un grave accident de la route. Dans la seconde, un nouveau groupe de meufs fout une bonne raclée à leur prédateur.
Pris sous cet angle, on comprend davantage les intentions de valorisation des personnages. Dans la deuxième partie du film, deux héroïnes partagent les mêmes centres d’intérêt : Zoé et Kim sont accros à la vitesse, aux armes, aux voitures, au cinéma. Toutes les deux, sont cascadeuses et c’est grâce à elles que justice sera faite. De fait, seul le cascadeur masculin est une mauvaise personne : violente, dérangée, obsédée.