Si vous avez adoré le côté labyrinthe de Sale temps à l’hôtel El Royale, voici 5 films à regarder d’office.
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On n’en attendait pas moins de ce cher Drew Goddard, dont la riche carrière l’a petit à petit amené à devenir un cinéaste adepte des labyrinthe mentaux : il a en effet fait ses armes sur la série Lost, puis a signé La Cabane dans les bois, film d’horreur qui pioche autant dans le Truman Show que dans Cube… Bref, vous avez compris.
Mais son nouveau bébé, Sale temps à l’hôtel El Royale, rentre parfaitement dans la veine de ces films dont le nœud du récit se décante au fur et à mesure que le long-métrage avance, perdant un peu le spectateur au passage avant de le récupérer à la fin, quand on comprend enfin le schmilblick pondu par le scénariste.
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Construit en chapitres dont chacun est centré sur un personnage, alternant entre flashbacks illustrant le passé de chaque protagoniste et récit initial, El Royale, avant d’arriver à une conclusion explosive, se veut le fidèle successeur de ce genre trop sous-estimé qu’est le film labyrinthique.
Si vous avez vous aussi été séduits par ce bel objet filmique, laissez-vous tenter par ces 5 autres films qui explorent le même type de récit à leur manière.
Memento, le labyrinthe à l’envers
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Vous vous réveillez dans un motel bas de gamme. Sur votre corps, votre peau, des tatouages en pagaille. Dans le miroir du salon se reflètent des informations qui vous concernent, des pistes sur qui vous êtes car, oui, vous ne vous souvenez de rien. Cette base scénaristique, c’est celle de Memento, le deuxième long-métrage de Christopher Nolan.
Dès les premières minutes, le spectateur est aussi perdu que Leonard, incarné par Guy Pearce. Sa quête d’identité se réalise à travers une traque personnelle : il a pour objectif de retrouver l’homme qui a violé et assassiné sa femme.
Une vengeance qu’il organise de manière labyrinthique, lui qui a perdu toute trace de son passé. Christopher Nolan fait de Memento (2000), à travers ses thèmes de prédilection, notamment le temps et la mémoire, un film dans lequel on se perd, le montage prenant les événements à rebours.
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Identity, le labyrinthe façon Cluedo
Après le motel miteux de Christopher Nolan, place au Golden Palm Hotel. Si vous aimez les films d’horreur dans lesquels vous avez peu de chances de comprendre des événements horrifiques façon Agatha Christie qui jaillissent, vous serez servis avec Identity (2003).
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Le scénario ? Dix étrangers se retrouvent au même endroit, au même moment. On trouve un policier escortant un tueur, une star has been de la télé, un couple avec enfant, une call-girl ou encore deux jeunes mariés. Bref, un beau bordel de personnalités qui viennent s’entrechoquer, alors que la pluie fait rage et que ce petit monde va commencer à s’entretuer, ou en tout cas à voir ses éléments disparaître un à un. Qui est à l’origine des meurtres ? Le jeu commence.
Le résultat est un film style Cluedo dans lequel les personnages comprennent progressivement qu’ils ne sont pas là par hasard. En tête d’affiche de ce long-métrage réalisé par James Mangold, l’acteur John Cusack, convaincant.
The Game, le jeu labyrinthique à la Fincher
Après son Seven bien glauque, David Fincher est parti du côté de San Francisco pour y raconter la drôle d’aventure du trader Nicholas Van Orton. Ce dernier, campé par un grand Michael Douglas, se retrouve, plus ou moins de son plein gré pris dans un vrai jeu à ciel ouvert, où on ne comprend rien aux mésaventures bien glauques de notre personnage.
Complètement labyrinthique, autant sur le fond, avec un héros aussi perdu que le spectateur qui essaye de comprendre comment les choses sont réellement en train de se dérouler, que sur la forme, l’action se déroulant dans les rues souvent étroites de San Francisco.
Under the Silver Lake, labyrinth made in California
Le réalisateur du génial It Follows est revenu il y a quelques semaines avec un long-métrage passé un peu trop inaperçu à notre goût, Under the Silver Lake. Le long-métrage narre les errances d’un Andrew Garfield schlague au possible qui tombe amoureux d’une jeune femme disparue du jour au lendemain.
Au détour de cette enquête se profile un immense labyrinthe mental “pop-culturel”, à travers une course au trésor à l’échelle de Los Angeles, qui emmènera notre drôle d’antihéros quelque part entre la paranoïa, le conspirationnisme, le grand business et un nombre de références cinématographiques incalculable.
Enemy, le labyrinthe mental schizo
Denis Villeneuve nous avait déjà emmené dans un récit sur les origines familiales du côté du Canada, mais aussi dans un thriller archi-haletant. Avant l’immense Premier Contact et le génial Blade Runner 2049, le cinéaste québéquois a signé un drame schizo méconnu et pourtant fantastique : Enemy.
Ce film noir aux teintes jaunes entremêle l’histoire de deux sosies, porté à l’écran par un double Jake Gyllenhaal. L’un, prof de fac, découvre qu’il a un double parfait, et se plaît à le suivre, à s’imaginer une vie moins morose, avec une autre femme.
Un parcours individuel complexe, dans lequel vont se perdre nos deux protagonistes, le tout entremêlé de réflexions sur les femmes, sur la solitude et plus encore. Peut-être l’un des plus beaux labyrinthes de ces dernières années, en fait.
Article écrit avec Louis Lepron.