4 000 œuvres ont brûlé dans un musée en Abkhazie : pourquoi ça inquiète la Géorgie ?

Dimanche 21 janvier, le musée des Beaux-Arts de Soukhoumi, la capitale de l’Abkhazie, république séparatiste de Géorgie soutenue par la Russie, s’est retrouvé en proie aux flammes. L’incendie a notamment ravagé la galerie, en bois, dédiée à l’art abkhaze du XXe siècle. 300 œuvres de l’artiste Alexander Chachba-Shervashidze (qui en a signé 500 tout au long de sa carrière) ont disparu en fumée : “On constituait cette collection depuis 1963 et elle a disparu dans les flammes en quelques secondes. C’est une véritable tragédie pour nous ici, en Abkhazie”, a déploré le directeur du musée, Suram Sakanya, auprès de la BBC.

Le peintre, écrivain, historien de l’art et scénographe est décrit par Abkhaz World comme “le premier artiste abkhaze professionnel”. La collection brûlée avait auparavant survécu aux guerres entre l’Abkhazie et la Géorgie, dans les années 1990. Selon la police, le feu serait parti d’un court-circuit électrique, rapporte la BBC. En tout, ce serait plus de 4 000 œuvres qui auraient été détruites, tandis que 200 autres ont pu être sauvées.

La nouvelle a été commentée par la présidente géorgienne Salome Zourabichvili, qui a décrit cette “tragédie” comme “une conséquence directe de la négligence de l’identité culturelle émanant autant du gouvernement de facto que de l’occupant russe”. “J’appelle la communauté internationale à prêter attention à la protection de notre héritage culturel dans les territoires occupés”, a-t-elle ajouté. Depuis la guerre russo-géorgienne de 2008 et la reconnaissance de l’indépendance de l’Abkhazie par la Russie, la Géorgie accuse la Russie d’occuper l’Abkhazie. L’ONU considère l’Abkhazie comme un territoire géorgien occupé par la Russie – tout comme l’Ossétie du Sud.