Cela faisait pas mal de temps que l’on n’avait pas autant chialé au cinéma. Mais réduire 120 battements par minute aux litres de larmes qui ont coulé le long de nos joues durant les 30 dernières minutes du film ne rendrait pas justice à ce long-métrage qui raconte avec brio et justesse le combat de l’association Act Up-Paris dans les années 1990.
Le film de Robin Campillo n’a pas retourné que notre bide ou celui des festivaliers à Cannes. Il a fait le même effet à 99 % des gens qui se sont rendus dans les salles obscures grâce à un récit parfois drôle, souvent touchant et toujours prenant du début à la fin. Indispensable.
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A Ghost Story
Si ce n’est pas déjà fait, vous allez entendre parler de David Lowery. Parce qu’il a réalisé Les Amants du Texas (2013), avec Rooney Mara et Casey Affleck. Ou parce qu’il a aussi réalisé A Ghost Story (2017), avec également Rooney Mara et Casey Affleck – un film indé fantastique ayant la ferme intention de se mettre, pour une fois, à la place des esprits, sans forcément leur attribuer une personnalité diabolique prête à tout pour faire fuir les habitants d’une maison désormais hantée.
L’esprit qui plane ici, c’est celui de C (Casey Affleck), coincé dans la maison de ses rêves après un accident mortel, aux côtés d’une M (Rooney Mara) effondrée. Le temps passe, en boucle. Recouvert d’un drap blanc, on le voit déambuler comme une âme en peine, silencieux mais tellement présent. On ne voit jamais son visage, mais il est tellement expressif.
En deux films, si l’on met de côté une commande de Disney (Peter et Elliott le dragon), David Lowery raconte une grande histoire d’amour dans tout ce qu’elle a de complexe. A Ghost Story en est la deuxième partie, sublime par ses non-dits et la quête comme la peur du temps passé entre quatre murs, à vouloir comprendre la possibilité de sa propre disparition.
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Blade Runner 2049
La suite du chef-d’œuvre réalisé par Ridley Scott en 1982 nous intriguait autant qu’elle nous faisait rêver. Là où tant de réalisateurs se seraient cassé les dents, Denis Villeneuve nous a fait du 100 % Villeneuve, offrant une pépite intimiste, sombre, paranoïaque, fidèle à l’original tout en laissant sa patte particulière. Un grand film culte en devenir, qui aura très clairement marqué 2017 au fer rouge.
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Baby Driver
On se souviendra de 2017 comme d’une année qui nous aura offert deux grandes comédies musicales. La première, c’est évidemment La La Land, avec le couple Ryan Gosling- Emma Stone coincé dans un Los Angeles nostalgique et rétro. La deuxième, c’est Baby Driver, son pendant criminel et sauvage, réalisé par Edgar Wright, connu pour ses montages précis et son amour de la musique.
Avec ce nouveau long-métrage, le cinéaste britannique réussit à faire d’une bande de gangsters les héros d’une danse mortifère, à coups de sons de Queen et The Jon Spencer Blues Explosion, les voitures crissant tels des riffs de guitares enflammés, les balles marquant la rythmique tandis que les coups de frein à main font sonner la basse. Et Baby, écouteurs enfoncés dans les oreilles, de marcher sur le tempo d’Edgar Wright, chef d’orchestre magistral de ses images.
En passant, il signe l’une des meilleures scènes d’ouverture de l’année (comme dans un certain… La La Land) avec six minutes jouissives montées à la note près.
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Ça
Remettre au goût du jour un ancien succès du cinéma d’horreur, c’est devenu une habitude à Hollywood : Evil Dead (2013), La colline a des yeux (2006), Carrie, la vengeance (2013). Le résultat est souvent moyen, sinon amusant. Avec le remake de Ça, Andy Muschietti s’est attaqué en 2017 à un gros morceau de la pop culture des années 1990, dans la veine du revival années 1970-1980 porté par la série Stranger Things.
Si Ça nouvelle version est truffé de jump scares, il n’en est pas moins efficace, profondément glauque et passablement gore pour un film s’évertuant à tuer des enfants. Ajoutez à cela une superbe photographie et une mise en scène soignée, et vous tenez le meilleur blockbuster d’horreur de l’année. L’héritage pop de It risque de se poursuivre de plus belle.
Coco
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En s’attaquant à l’histoire d’un petit garçon mexicain rêvant de faire de la musique et qui finit par mégarde dans le monde des morts, le grand studio a prouvé une fois encore que personne ne raconte aussi bien les histoires que lui. Pixar est encore le meilleur quand il s’agit de pondre un conte faisant rêver, voyager, et chialer les spectateurs de 7 à 77 ans.
Le Caire confidentiel
Ce film germano-dano-suédois signé Tarik Saleh était la petite perle de cet été, au milieu des grosses productions comme Moi, moche et méchant 3 et Spider-Man: Homecoming. Le Caire confidentiel, noir et enfumé, s’est imposé dans les salles de cinéma sans que personne ne l’ait vu venir. Ce polar se passant en Égypte se déploie en abordant la situation instable de la région, les prémices du printemps arabe et la corruption des autorités en place.
Magnifique et nécessaire au sein de tous ces divertissements légers, Le Caire confidentiel s’achève avec un travelling mémorable qui donne l’une des plus puissantes scènes que le cinéma aura connu cette année.
Detroit
Kathryn Bigelow n’avait pas grand-chose à prouver. Avec Démineurs et Zero Dark Thirty, elle s’était déjà forgé un beau CV à Hollywood. Son dernier long-métrage, qui revient sur un dramatique épisode de violence policière durant les émeutes raciales de Detroit en 1967, possède le même arrière-goût documentaire que ses précédents films, plongeant une fois encore le spectateur au cœur d’un évènement ayant marqué l’histoire des États-Unis.
Sans surprise, le résultat est haletant, efficace, effrayant, touchant. Detroit est un sublime objet filmique qui restera longtemps gravé dans nos mémoires.
Dunkerque
À l’image des hommes qu’ils voient à l’écran, les spectateurs de Dunkerque ont rarement le temps de respirer au cours des deux heures intenses que dure le film de Christopher Nolan, difficulté accentuée par le fait que la majorité des scènes – rythmées par l’œuvre grandiose d’Hans Zimmer – sont à couper le souffle.
Offrant une symbiose parfaite entre de brillants acteurs confirmés (à l’image de Mark Rylance, Cillian Murphy ou Tom Hardy) et de jeunes découvertes prometteuses (telles que Fionn Whitehead et la surprise Harry Styles), Dunkerque déploie un périple anxiogène à travers trois espaces, temporalités et arcs narratifs.
Get Out
Get Out a l’apparence d’un accident industriel, mais inversé. Qui aurait pu croire qu’un film d’horreur abordant le thème du racisme dans une Amérique incarnée par Donald Trump réussisse à se hisser au sommet du box-office ? Personne.
Produit avec un budget d’à peine 4,5 millions de dollars (la fameuse recette du studio Blumhouse), le film de Jordan Peele a amassé 254,4 millions de dollars de recettes dans le monde, devenant le film le plus rentable de l’année, avec un retour sur investissement de… 630 %.
Avec un humour ravageur et une violence brute, Get Out met le spectateur au défi de ne pas se mettre à la place de son personnage principal, un Afro-Américain aux prises avec une famille de Blancs aussi flippante que la perspective d’un dîner aux chandelles avec des membres du Ku Klux Klan. Si Kathryn Bigelow est parvenue cette année avec Detroit à dépeindre le racisme au pays de l’Oncle Sam en juillet 1967, Jordan Peele en a dessiné les contours de ce qu’il en reste en 2017.
Grave
Cette année, le premier long-métrage de Julia Ducournau a dévoré le cinéma français. Par son audace, ce film de genre, cannibale et poisseux, tourné avec un budget réduit, a d’abord le mérite de révéler une nouvelle génération d’acteurs : Garance Marillier, Rabah Nait Oufella et Ella Rumpf. Ensuite, il ouvre, de manière magistrale et originale, une nouvelle voie dans le cinéma français. Qui, et c’est peu souvent le cas, a fait parler de lui à l’échelle mondiale.
Good Time
Stylisé, inclusif, noir : Good Time imprime sur la rétine une ambiance unique. Ce bijou des frères Safdie, porté par un Robert Pattinson au sommet de son art, est un film de braquage excellent et déroutant.
Grâce à un scénario profond et une mise en scène nerveuse, les personnages oscillent du monstre au mentor, jusqu’à brouiller les pistes avec cette dernière scène terriblement magnifique. Une superbe surprise dévoilée à Cannes, qui n’a pourtant pas réussi à se démarquer en compétition. Dans les cœurs, cette projection mondiale et matinale restera mémorable.
Jim et Andy
L’affaire est simple : la scène se déroule à l’hiver 1998. Face à une nouvelle équipe de tournage, Jim Carrey, au sommet de la comédie américaine. Il a été à l’affiche, dans le courant des années 1990, d’Ace Ventura, The Mask, Dumb and Dumber, Disjoncté ou encore The Truman Show. Son nouveau challenge s’appelle Andy Kaufman, au centre d’un biopic réalisé par Milos Forman, Man on the Moon. Le comédien canadien doit incarner le génial humoriste américain, qui avait fait les premières heures de gloire du Saturday Night Live, entre situations absurdes et défis laissant parfois le public pantois.
Le documentaire Jim et Andy revient sur un tournage pas comme les autres, suivant un Jim Carrey fou de liberté, plongeant tête baissée dans la psyché d’Andy Kaufman ou le personnage de Tony Clifton jusqu’à tuer sa propre identité. Mais qui sommes-nous, finalement ?
Et Jim Carrey de souligner : “Je ne savais plus qui j’étais à la fin du film. Je ne savais plus mes opinions politiques. Je ne me rappelais plus qui j’étais. Tout à coup, j’étais malheureux et j’ai compris que j’étais revenu à mes problèmes. Revenu à mon cœur brisé. Alors je me suis dit : ‘Tu te sentais si bien quand tu étais Andy car tu étais libre de toi-même. Tu étais en vacances de Jim Carrey. Tu as passé la porte sans savoir ce qu’il y avait de l’autre côté, et de l’autre côté il y a tout. Tout’.”
Jeune femme
Présentée à Cannes, cette jolie tragicomédie livre un regard percutant sur le monde d’aujourd’hui. Porte-parole d’une génération compliquée, Jeune femme fait partie des meilleurs films de l’année alliant, sans efforts perceptibles, le plaisir et l’intelligence.
C’est un film divertissant qui fait aussi réfléchir aux comportements à adopter pour survivre à une époque souvent désenchantée. Lætitia Dosch qui tient le film à elle seule, ajoute, pour réchauffer les cœurs, un jeu coloré et unique qui fait d’elle LA révélation féminine de 2017.
La La Land
Trois ans après le brillant Whiplash, Damien Chazelle confirme qu’il n’a pas volé son statut de révélation. En racontant les incertitudes de la vie d’artiste, les choix et les occasions manquées dans un Los Angeles rétro à souhait, La La Land va bien au-delà de l’histoire d’amour douce amère à laquelle il est injustement réduit par ceux qu’il a laissés indifférents.
Les envolées oniriques de la somptueuse bande originale de Justin Hurwitz cadencent un film qui lève son verre aux acharnés. Hommage aux grands classiques du genre musical, entre le cœur et la raison, La La Land choisit définitivement la passion.
Logan
Alors qu’on nous présente des super-héros de plus en plus forts, la Fox a pris le pari de nous montrer un Wolverine vieillissant et affaibli, accompagné du mythique Professeur Xavier en fin de vie. Suivant l’arc culte des comics Old Logan, le film de James Mangold n’est pas seulement un catalogue de mutants en PLS. C’est aussi un film d’une rare justesse, audacieux, profondément émouvant, mais aussi violent et gore quand il le faut. Chapeau.
Logan Lucky
Soderbergh revient, après quelques années de retraite anticipée au cinéma, avec un anti-Ocean’s Eleven dont le seul défaut reste le fait qu’il ait été produit en indépendant. Conséquence de ce geste fichtrement audacieux : on ne l’a que trop peu mis en avant dans la presse et il a été distribué dans peu de salles.
Ce film sous-estimé est pourtant une petite pépite, qui nous raconte un braquage improbable dans l’Amérique profonde par deux frères campés par Channing Tatum et Adam Driver, avec l’aide d’un surprenant Daniel Craig. Plutôt que d’être moqueur avec cette bande de rednecks, le réalisateur aborde le sujet avec beaucoup de modestie et de sincérité, apportant à cette comédie d’action la touche nécessaire pour en faire un vrai bon film.
Moonlight
Difficile de ne pas inclure dans cette liste Moonlight, primé de l’Oscar du meilleur film en 2017. Avec peu (son budget était de 1,5 million de dollars, soit le moins élevé des films sélectionnés pour la dernière cérémonie des Oscars), Barry Jenkins réussit beaucoup. Son pari fou de mêler subtilement douceur et violence grâce à une esthétique soignée est remporté haut la main.
Réalisé avec brio, Moonlight est le portrait touchant d’un homme étranger à l’amour qui, incapable d’assumer son homosexualité dans un environnement rongé par la drogue, cherche à s’oublier et renaître – quitte à se perdre un peu en chemin.
Mother!
Avec son dernier film, qui se situe entre la fresque religieuse et le pamphlet écologique, Darren Aronofsky repousse encore plus loin les limites de la bienséance. Décriée dans l’Amérique puritaine, cette œuvre viscérale et frénétique, qui frôlerait presque l’hystérie, provoque, dérange, et en a sûrement traumatisé certains. Bien qu’il figure sur la liste des longs-métrages ayant le plus divisé la critique, Mother! a su mettre notre rédaction d’accord (ce qui est bien rare).
Nocturnal Animals
L’imagerie de Tom Ford est assez unique. On pensait l’avoir compris avec A Single Man, mais on se mettait le doigt dans l’œil. Sans prévenir, le styliste et réalisateur a réuni un casting parfait (Amy Adams, Jake Gyllenhaal, Michael Shannon, Aaron Taylor-Johnson : difficile de faire mieux), autour d’un scénario perturbant par sa construction 2 en 1, mais ultra solide et tenant en haleine le spectateur tout du long. Le résultat est sans appel : Tom Ford est bien un excellent cinéaste. Mention spéciale pour la scène d’ouverture absolument exceptionnelle, avec des femmes obèses nues dansant façon cabaret.
Spider-Man : Homecoming
Pas facile de reprendre le costume de Spider-Man alors que l’imaginaire collectif ne peut le dissocier de ce cher Tobey Maguire — Andrew Garfield en a d’ailleurs fait les frais. Après une introduction en bonne et due forme dans Captain America : Civil War, l’homme-araignée a su se faire une place dans l’univers cinématographique de Marvel avec un film à petite échelle et plus intimiste, qui ne cherche pas à trop en faire et pousse vers le très bon teen movie – c’est sans doute pour cela que le succès fut au rendez-vous.
Split
Cela faisait très longtemps que M. Night Shyamalan ne nous avait pas foutu une claque. Avec Split, c’est même un bon uppercut qu’on s’est pris dans la gueule. On pense évidemment au scénario – au postulat pas nécessairement très original, mais au rendu final assez fou –, qu’il a réussi à raccorder à Incassable. Mais c’est en très grande partie à la prestation incroyable de James McAvoy que revient tout le mérite. Son personnage aux multiples personnalités a su nous toucher, nous faire peur et nous faire rire.
The Florida Project
Sean Baker, à qui l’on doit Tangerine (qui fut filmé à l’iPhone), a encore frappé. Cette fois-ci, le cinéaste s’est entouré d’enfants bluffants pour nous présenter une population défavorisée vivant aux abords de Disney World. Derrière des couleurs faussement joyeuses, il emploie un ton plus grave pour représenter la misère sociale. Un coup de maître.
Silence
Toucher à l’intouchable : cette année, tout le monde s’y est donné à cœur joie. Martin Scorsese, l’inattaquable, a perdu en route bon nombre de cinéphiles qui n’attendaient que son retour. La légende raconte qu’il aurait passé plus de 25 ans à accoucher de ce film très attendu au tournant. Si son Silence se déploie tout en douceur, une fois ingéré, il apparaît comme son œuvre la plus maîtrisée et passionnée.
Casino, Les Affranchis, Taxi Driver, Mean Streets, New York, New York et Le Loup de Wall Street ont bâti la légende de Monsieur Scorsese et resteront dans la liste des meilleurs films au monde, mais il faut reconnaître que Silence est une vraie leçon de cinéma.
Star Wars : Les Derniers Jedi
Vous pourrez nous dire qu’il détruit la mythologie de Star Wars, qu’il prend trop de risques, qu’il n’explore pas assez le passé des personnages, qu’il est trop drôle, trop Disney, trop Avengers, qu’il s’éloigne trop du septième volet… Qu’importe, c’est justement pour cela qu’on a adoré Les Derniers Jedi : pour l’audace de Rian Johnson, pour la qualité visuelle du produit fini, pour ces quelques éclairs de génie qui gomment les défauts intrinsèques du bébé. Et on va être honnête : le fait qu’il soit aussi clivant auprès des fans nous le fait encore plus apprécier.
The Lost City of Z
Le cinéaste du Queens a délaissé New York pour la forêt amazonienne, mais il est resté fidèle à son thème de prédilection : la famille. Malgré un tournage dantesque en pleine jungle, James Gray signe un nouveau drame intimiste aux allures de tragédie grecque, en racontant la vie d’un explorateur mystérieusement disparu alors qu’il cherchait une cité perdue.
Le réalisateur impose sa patte habituelle : une lumière digne d’un maître de la peinture flamande, des cadrages subtils et recherchés et une direction d’acteurs tout en finesse. Côté casting, le film est porté par un Charlie Hunnam intense bien secondé par Robert Pattinson, Sienna Miller et Tom Holland. Film d’aventures autant que voyage introspectif, The Lost City of Z nous a offert en cette année 2017 le chaînon manquant entre les grandes productions hollywoodiennes et le cinéma indépendant. Ça fait du bien.
Tout l’argent du monde
Ridley Scott est un génie encore sous-estimé. Oui, “encore sous-estimé”. C’est assez dingue (et triste) d’écrire ces mots en 2017. On lui reproche bien trop souvent de ne plus être à la hauteur de certains de ses films cultes (Alien ou Blade Runner), et bien que ce soit parfois vrai, ce postulat crache sur une flopée d’œuvres aussi sublimes que sous-estimées. On pense bien évidemment à Gladiator, trop peu cité par nos confrères et consœurs, mais aussi à Tout l’argent du monde.
Ce dernier est la preuve que Ridley Scott sait diriger les acteurs comme trop peu de cinéastes. On a une pensée particulière pour l’impressionnante Michelle Williams (qui, après avoir brillé dans My Week with Marilyn, joue ici une mère prête à tout pour retrouver son fils), bien mise en valeur dans ce film haletant – dans lequel, paradoxalement, il ne se passe pas tant de choses que ça.
On a surtout apprécié ce film pour la courageuse décision de remplacer à la dernière minute Kevin Spacey, qui tenait l’un des rôles principaux. Pour rappel, l’acteur a fait l’objet d’accusations de harcèlement et d’agressions sexuels début novembre. Le réalisateur britannique a donc décidé – deux semaines après les premières accusations et après mûre réflexion sur la possibilité de l’entreprise – de refilmer toutes les scènes de Kevin Spacey avec un autre acteur, Christopher Plummer (qui a donc dû apprendre tout son texte en moins de deux semaines).
Du 20 au 29 novembre, il a retourné presque un quart de son film, tout en garantissant qu’il serait bien prêt le 22 décembre pour sa sortie outre-Atlantique, comme convenu. On ne tarira jamais d’éloges à son égard, notamment pour cette prouesse technique – pour laquelle il mériterait presque un oscar du meilleur réalisateur. À 80 ans, il est toujours l’un des cinéastes les plus couillus de tout Hollywood.
Thor : Ragnarok
Alors que tous les fans de comics pensaient que Marvel se reposerait sur ses lauriers, Thor : Ragnarok a été une vraie surprise. Son humour à la sauce Gardiens de la Galaxie le rend drôle, mais ce n’est pas sa seule qualité. Ce film fait prendre un vrai virage à la franchise, en détruisant toute la mythologie du dieu nordique (de son marteau à ses cheveux) et en l’amenant vers de nouveaux horizons. Cela nous donne un film divertissant, très bien écrit et prenant de bout en bout. Ce n’est pas le genre de film que l’on peut reproduire à l’infini, mais ça reste une belle leçon pour le cinéma de super-héros.
Un jour dans la vie de Billy Lynn
En février dernier, Un jour dans la vie de Billy Lynn, le premier film tourné en 120 images par seconde à être sorti au cinéma, est discrètement arrivé dans les salles obscures. Avec Joe Alwyn et Kristen Stewart au casting et Ang Lee à la réalisation (L’Odyssée de Pi, Le Secret de Brokeback Mountain), ce long-métrage racontant l’histoire de soldats revenant du front avait tout pour trouver son public.
Rien n’a fait. Malgré ses 40 millions de dollars de budget, Un jour dans la vie de Billy Lynn a à peine réussi à dépasser les 2 millions de dollars de recettes aux États-Unis et au Canada. La faute à un format cinématographique peu ordinaire couplé à de mauvaises critiques. Près d’un an après sa sortie, le film commence cependant à être peu à peu estimé. Il est même présenté comme l’un des films les plus marquants de 2017. Ce qu’il est.
En effet, le dernier long-métrage d’Ang Lee n’est pas seulement une réussite visuelle et technique : il va aussi marquer l’histoire du genre des films de guerre. L’histoire suit le parcours d’un soldat traumatisé par la guerre en Irak qui se retrouve au cœur d’une campagne de propagande.
Visages, villages
Au départ, ce joli documentaire a offusqué de nombreux puristes, choqués de voir Agnès Varda, cette grande légende de la Nouvelle Vague, s’associer au photographe et street artist JR. Ces représentants de deux générations bien différentes ont sillonné main dans la main la France et sa campagne, pour finalement accoucher d’un superbe, touchant et merveilleux film, un roadtrip au charme absolu et envoûteur.
Les 5 films préférés par personne de la rédaction
Jessica Binois
- The Last Girl – Celle qui a tous les dons
- Grave
- Nocturnal Animals
- The Big Sick
- Colossal
Lucille Bion
- Good Time
- Silence
- Le Caire Confidentiel
- The Bad Batch
- The Florida Project
Arthur Cios
- Detroit
- Get Out
- Blade Runner 2049
- Grave
- Tout l’argent du monde
Adrien Delage
- Coco
- Get Out
- Dunkerque
- The Lost City of Z
- Logan
Marc Frohwirth
- Moonlight
- The Lost City of Z
- Star Wars : Les Derniers Jedi
- Nos Années Folles
- Nocturnal Animals
Marie Jaso
- La La Land
- The Florida Project
- Detroit
- Good Time
- Coco
Louis Lepron
- A Ghost Story
- Un jour dans la vie de Billy Lyn
- Baby Driver
- Ça
- Get Out
Rachid Majdoub
- La La Land
- Good Time
- Nocturnal Animals
- Get Out
- Ali, la chèvre & Ibrahim
Article rédigé par Lucille Bion, Arthur Cios, Marc Frohwirth, Marie Jaso et Louis Lepron