Comme tous les ans, le rendez-vous français le plus intéressant du cinéma fantastique se déroulait dans les montagnes des Vosges. Comme d’habitude, un tas de pépites y ont été montrées. Si on pouvait y voir des films archiculte – The Host de Bong Joon-ho et Deux sœurs de Kim Jee-woon en tête –, il y avait de quoi s’enthousiasmer au niveau de la compétition officielle et hors compétition.
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Voilà nos trois vrais coups de cœur, trois films qui méritent votre attention et dont vous devriez retenir le nom.
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Project Wolf Hunting de Kim Hong-seon
Il n’y aurait pas de festival de Gérardmer sans grosses dégueulasseries craspouilles. L’année dernière, c’est The Sadness qui avait retourné le bide de la salle de l’Espace Lac. Cette année, c’est un film coréen débile mais jouissif, sorte de mélange entre Les Ailes de l’enfer et de Resident Evil, où le massacre entre des prisonniers et des policiers sur un cargo est accentué par un zombie Frankenstein turbo-débilo-puissant. S’enchaînent les arrachages de carotide, de bras et de tête sous des litres de fausse hémoglobine.
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Ça ne raconte rien de particulier, ce n’est pas politique, ça n’a pas de propos en somme. C’est juste une série B débile et jouissive qui fait du bien – d’autant plus que le film sort en salle le 15 février prochain.
Watcher de Chloe Okuno
Une jeune femme suit son compagnon et déménage en Roumanie, loin de chez elle. Dans ce territoire inconnu où elle ne connaît ni la langue ni aucun des habitants, un homme se met à l’épier, à la regarder par la fenêtre, à la suivre dans la rue, au supermarché, dans le métro. À moins que ce soit elle qui le suive ?
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Film post-#MeToo très malin dans sa manière d’aborder la parole des femmes que l’on croit ou non, Watcher est une petite claque inattendue. Porté par Maika Monroe, actrice découverte dans l’incroyable It Follows, le film va vous glacer le sang et vous questionner en permanence sur la vérité ou non, alors que tout est toujours devant vos yeux. Très impressionnant – mais sans date de sortie française pour l’instant, même si on peut espérer que son prix du 30e Festival de Gérardmer pourrait changer la donne.
Huesera de Michelle Garza Cervera
Valeria est heureuse. Valeria est enceinte, installée dans un bel appart avec son mec. Valeria reçoit une certaine pression de sa famille par rapport à ça. Valeria commence à prendre un peu peur. Il faut dire que Valeria est mal à l’aise en présence des enfants. Surtout, Valeria réfléchit à son passé de punk lesbienne et repense à son ex, Octavia. Valeria commence à faire des crises d’angoisse, à se craquer d’abord les doigts, puis le dos, puis bien trop d’articulations. Valeria a des visions d’une créature aux tibias ouverts façon fracture dégueu, sans visage, et qui marche comme une araignée. Valeria panique mais personne ne la croit – à part sa tante, elle aussi lesbienne et qui traîne avec une bande de lesbiennes.
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Énorme coup de cœur pour ce premier film (!) mexicain terrifiant, d’une finesse d’écriture sur la crainte et l’envie de maternité déconcertante, qui renouvelle des codes très classiques du cinéma d’horreur et qui va puiser dans du Lars von Trier ou du Suspiria. Un grand oui, qui sortira en avril prochain sur la plateforme Shadowz.