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Avec plus de 50 milliards de streams de ses morceaux, toutes plateformes confondues, Drake fait non seulement figure de véritable poids lourd de la scène actuelle du rap américain, mais ce palmarès le consacre en plus artiste le plus écouté de tous les temps.
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Autre record, son hit, “One Dance” est la deuxième chanson la plus écoutée sur Spotify, derrière “Shape of You” d’Ed Sheeran, avec plus de 1,5 milliard de streams. Et comme si ça ne suffisait pas, le rappeur est aussi l’artiste le plus populaire sur la plateforme suédoise, avec une moyenne de 63 millions d’auditeurs par mois. Ah, on oubliait : il a également fait plus fort que les Beatles en cumulant simultanément sept singles dans le top 10 du Billboard.
On s’arrête là, mais ce n’est pas peu dire que Drake est un bel exemple de success story, fruit d’un travail de longue haleine. D’abord révélé en 2001 grâce à son rôle de Jimmy Brooks dans la série américaine Degrassi : the Next Generation, l’artiste, né Aubrey Drake Graham, choisit finalement de ne garder que son deuxième prénom et de se reconvertir dans la musique.
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Les diggers le découvrent en 2006 avec sa mixtape Room for Improvement, en écoute sur son compte MySpace à l’époque. Le phénomène Drake se confirme ensuite avec la sortie de son projet suivant Comeback Season, en 2007. Mais pour les fans, c’est réellement avec la sortie de sa mixtape So Far Gone, que le rappeur canadien prend son envol.
Les prémices de la légende
Il y a dix ans donc, Drake dévoilait sa troisième mixtape officielle, So Far Gone, via son label indépendant October’s Very Own. Si son identité artistique est aujourd’hui bien reconnaissable, c’est avec ce projet que Dreezy livre néanmoins sa première “very own presentation”.
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Une sorte de carte de visite musicale de 18 titres, d’abord distribuée gratuitement, puis commercialisée quelques mois plus tard sous forme d’un EP condensé de sept titres.
À l’écoute, on devine les prémices de ce qui constituera le cœur de sa musique : un savant mélange de R’n’B sensuel et de rap suave. À l’époque, le rappeur sait déjà s’entourer d’artistes prestigieux, qui formeront plus tard son noyau dur de collaborateurs : Lil Wayne au micro ou Boi-1Da et Noah “40” Shebib à la production.
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Avec une telle équipe aux manettes, les ambiances sonores se déclinent en nappes atmosphériques. Les synthés, les rythmiques pointues, les notes de piano lisses et autres caisses claires offrent des instrumentales minimalistes, qui s’accordent parfaitement avec les couplets nonchalants et les vocalises ensorceleuses de l’artiste.
Cette formule novatrice mêlant pop légère, ego trip flegmatique et poésie romantique, le place dans la lignée des représentants d’une nouvelle école du rap, initiée par Kanye West et son controversé 808 & Heartbreak.
Une nouvelle contrée du rap qui fait la part belle à une musique plus émotionnelle et intimiste. L’influence de Yeezy est d’ailleurs tout à fait assumée par le Canadien, comme en témoigne le morceau “Say What’s Real” qui sample “Say You Will”, le titre introductif de 808 & Heartbreak.
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L’interprète de “God’s Plan” a d’ailleurs profité de la célébration des dix ans de So Far Gone pour remercier sur Instagram tous ceux ayant contribué de près ou de loin à la création de ce disque charnière. Avec un hommage tout particulier à M. West, en dépit de leurs supposés griefs suite au clash Drake/Pusha T survenu l’an dernier.
“Il y a dix ans, j’ai rappé sur ton instru parce que tu venais de faire le meilleur son que je n’avais jamais entendu. Et même si tu es fou sur Twitter aujourd’hui, je n’oublierai jamais ce que tu as apporté au game et à ma carrière.”
So Far Gone, le ticket d’or
Si So Far Gone est aujourd’hui considéré comme un classique du rap moderne, c’est avant tout grâce aux tubes “Best I Ever Had” et “Successful” en collaboration avec Trey Songz et Lil Wayne. Deux tubes qui en disent long sur les talents de “hit-maker” du rappeur.
Fait rare pour l’époque, sa 3e mixtape est nommée aux Grammy Awards 2010 dans deux catégories : celles de la meilleure chanson rap et de la meilleure performance rap en solo pour “Best I Ever Had”. Le single ne repartira malheureusement avec aucun prix, mais sera tout de même été certifié quatre fois disque de platine aux États-Unis.
So Far Gone est aussi le projet qui a permis à son auteur de taper dans l’œil de Lil Wayne. Alors que Drake est sollicité de toutes parts à ce moment-là, c’est finalement Weezy qui remporte la mise en le signant sur son label Young Money. De cette collaboration naît l’album Thank Me Later, un premier LP qui vient confirmer son statut de pop star en devenir.
Beaucoup voient alors Drake comme un enfant illégitime de Lil Wayne. Ce que l’artiste a su démentir, malgré les similitudes musicales qui le lient à son mentor, en se forgeant sa propre identité artistique – celle d’un rappeur fragile et fleur bleue diront les plus taquins.
Il n’empêche que, dix ans, cinq albums et plusieurs mixtapes plus tard, Drake est devenu une machine commerciale qui rafle tout sur son passage. Pas sûr qu’en quittant les plateaux de la série Degrassi, le rappeur aurait imaginé distribuer des liasses de billets dans une école de Floride un jour.
En revanche, son succès planétaire ne lui a pas fait oublier la raison principale de son ascension fulgurante : son public, fidèle de la première heure. C’est pourquoi, histoire de souffler dignement les dix bougies de So Far Gone, Drake a mis la mixtape en écoute gratuite sur toutes les plateformes de streaming ce jeudi 14 février. Voilà, vous avez trouvé, la bande-son idéale de votre Saint-Valentin.