C’est peut-être ce qu’il convient d’appeler une “fausse bonne idée”. Imaginez : en ce janvier de grisaille, votre meilleur pote vous propose de jouer à un jeu, fraîchement déniché des cartons familiaux du grenier. “C’est quoi le nom de ton truc ? Jumanji, tu dis ? Connait pas”. Intrigué, vous vous rendez illico chez ledit pote pour lancer une partie. Histoire de tromper l’ennui et d’oublier, ne serait-ce que quelques heures, que le soleil se couche à 16h. Arrivé sur place, vous échangez quelques vannes, branchez la fameuse cartouche de “jeu” sur l’écran plat et… Et quoi ?
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Eh bien votre rescue mission destinée à sauver Jumanji de la malédiction qui pèse sur ses terres débute. Quant à savoir si l’aventure vaut vraiment le coup d’être vécue… On en débat ici, et maintenant.
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Arguments pour, arguments contre FIGHT ! En jouant à Jumanji…
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1. Tu peux incarner Dwayne Johnson…
Ou plutôt l’avatar du Dr Smolder Bravestone, interprété par l’ex vedette de la WWE. Piqûre de rappel : au moment de lancer Jumanji, il vous faut choisir entre 5 avatars aux caractéristiques distinctes. Là, on parle clairement du plus stylé du lot. Oubliez la sèche, les achats ruineux de protéines, vos aller retour frénétiques en salle de sport… D’un coup d’un seul, vous faites 2 mètres pour 125 kilos de pur muscle – pas dégeu’. Ajoutez à ça le fait que votre personnage a été “conçu” pour être un tombeur, doublé d’un Hercule au combat de corps à corps, et vous obtenez la vie de rêve. Autant tout le délire gros biceps gros pecs, on comprendrait que ça ne fasse envie qu’aux mecs, autant le côté je-suis-le-plus-badass-de-tout-Jumanji, eh ben ça a de quoi faire fantasmer tout le monde, non ?
… Mais y’a moyen de tomber dans les basques du professeur Sheldon “Shelly” Oberon
Aka Jack Black, aka “un homme d’âge moyen en surpoids” selon les termes de la protagoniste qui “joue” ce personnage dans le Jumanji de 2017. Grosso modo, on parle d’un intellectuel (Monsieur est paléontologue) un rien balourd, qui ne sait ni manier les armes, ni grimper aux murs – et encore moins faire tomber les cœurs. Comparativement à “l’expérience Dwayne Johnson”, votre périple paraît nettement moins fun. Pour ne pas dire 100 % fade. Seum.
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2. Tu pars à la découverte un monde fabuleux…
À base de rhinocéros albinos, de jungle luxuriante, de climat tropical – et de mojitos bien gé-char. Quoi, vous aviez déjà oublié ? À la base, cette session de “gaming” était censée vous changer les esprits. On peut dire que vous êtes servis ! Les 5°C dans la tronche de bon matin, les métros bondés – tout ça, c’est fi-ni-to. On parle du voyage avec un grand “V”, là.
… Mais c’est un milieu vachement hostile
Ah oui, on a oublié de le mentionner dans le paragraphe précédent : Jumanji, question dangerosité, c’est un peu le combo de Tijuana, de Caracas et d’à peu près toutes les métropoles au plus haut score de criminalité du monde. Autant dire que, sur place, votre quotidien sera pas franchement ambiance Club Med. Mais plutôt course poursuite effrénée, tantôt contre des gadjos armés jusqu’aux dents, tantôt contre des pachydermes XXL – et carnivores. Et puis il y a ce vilain problème de serpents, d’hippopotames, de scorpions, de… Ouais, vous voyez le tableau.
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3. Tu vas vivre une épopée à la portée existentielle…
Clairement. Primo tu peux t’incarner dans un avatar d’un autre sexe que le tien. C’est quand même pas rien, niveau expérience hors du commun – dont chacun saura quoi faire, en intimité ou auprès d’éventuels partenaires, tout ça ne nous re-gar-de pas. Bref ! Deuxio, le protagoniste que tu “joues” peut t’amener à revoir du tout au tout la perception de ton “vrai toi”. C’est tout le propos du film Jumanji où, chacun à leur manière, les quatre players se redécouvrent – pour le meilleur, notons – à travers cette phase de roleplay. Ici un lycéen genre looser prend soudainement confiance en lui, là une reine du lycée se départi (un peu) de sa superficialité caractérielle. Bref, à coup sûr, vous reviendrez transformé de votre partie.
… Mais on peut aussi y laisser sa peau
Aïe, c’est le mini-détail qu’on aurait dû spécifier. Pour retourner à la réalité (“transformé” ou non, ça n’est pas la question), il vous faut finir le jeu. C’est-à-dire triompher des trois niveaux vous permettant de mener à bien la mission qui vous incombe – à savoir remettre le bijou du “Jaguar’s Eye” à sa juste place, et ainsi sauver Jumanji de la destruction. Avec cette petite, minuscule, lilliputienne info à prendre en compte : vous disposez de trois vies, max. Lorsque celles-ci sont écoulées, c’est game over. Et aucun moyen de relancer la partie. Vous périssez pour de bon, dans le jeu comme IRL (In Real Life). Donc faites gaffe au crocos, on vous le dira pas deux fois.
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Conclusion
L’heure du récap’ a sonné. Bon. À chaud, comme ça, bien sûr on aurait tendance à dire “n’y allez pas”. Rapport à tout le côté danger de chaque instant, truands sanguinaires à vos trousses, menace du game over etc. Mais tout ça devrait vous effrayer seulement à la condition que Jumanji soit un jeu “difficile” or… Il ne l’est pas. Mais alors vraiment pas.
Spencer, Bethany, Fridge et Martha, les quatre “héros” de Jumanji sont d’évidents bras-cassés. Des lycéens tout à fait lambda, pas formés pour un sou à la survie en milieu hostile. À l’extrême limite, on aurait pu mentionner le physique athlétique de Fridge en point fort, mais il a pick un zoologiste chétif qui fait plus office de porte-munition que de machine à tuer donc… Cette team, elle partait pas franchement gagnante. Et pourtant.
Le jeu est conçu de telle façon que dès l’instant où vous fonctionnez en équipe, et respectez les points forts (et faibles…) de vos avatars respectifs, tout fonctionne sur des roulettes. Exemple ? Le Dr Smolder Bravestone est spécialisé en “boomerang”, au point qu’il lui suffise de le balancer au hasard pour que l’outil fasse exploser à la chaîne trois motos. Si c’est pas du cheat code ça, on se demande bien ce que c’est.
Autrement dit, à la seule condition que vous “jouiez le jeu” (sans mauvais jeu de mot) avec des teamplayers qui partagent votre état d’esprit, Jumanji, pour vous, ça sera que du bonheur. Des frissons comme vous n’en aviez jamais eu auparavant, de l’adrénaline à foison, l’expérience d’une vie alternative servie sur un plateau d’argent… Ça se refuse pas, avouez.