Sur Prime Video, Jarry chante le bonheur d’être ensemble

Publié le par Antonin Gratien,

En concoctant une musique coquine pour "remonter le moral" de la première Dame de France, notamment.

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3…2…1… Badabamou ! Voilà que Jarry débarque tout feu tout flamme sur scène, au terme d’un décompte lancé façon décollage de fusée, pour interpréter son troisième one man show : Titre. Un spectacle pensé comme une après-midi de déconne entre potes, où on cause souvenirs d’enfance, où on se vanne franchement – ah, et où on chante à gorge déployée nos classiques de la chanson française, aussi. Sur Prime Video.

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Faire rire Brigitte : mission impossible ?

“Ah j’suis content”, lâche l’ex-commentateur d’Eurovision, à peine entré en piste. Et ça se voit qu’il l’est, content. Sourire en banane, Jarry exulte et, l’air de s’adresser à une vieille connaissance, demande des nouvelles du public. Un moyen d’annoncer la couleur : il n’y aura pas de 4e mur, dans ce show. L’humoriste aime trop titiller les spectateurs pour ça. “Oui, le spectacle est interactif” pose-t-il avant… De jeter un verre d’eau sur la première rangée du public qui “prendra pour tout le monde” lorsque la salle n’est pas assez réactive. 

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Il faut dire que le temps presse. Jarry, dont on apprend qu’il fait des soirées déguisées avec son amant, Emmanuel Macron, s’est vu confier une mission par ce partenaire surprise : pondre en moins de deux heures une musique capable de requinquer Brigitte, qui n’est pas tip-top, en ce moment. Pas du genre à refuser un challenge, notre humoriste s’attelle à la tâche en tissant, à l’aide du public, des mélodies un rien obscène (“elle aime bien les chansons coquines, Brigitte”). Prêt ou pas, public, préparez-vous à imiter des bruits d’ébats sexuels, et à évoquer les frissons du triolisme. Il faut ce qu’il faut, pour égayer une première Dame.

Raconter l’homosexualité

Vraie pile électrique, Jarry tape du pied, enchaîne les interprétations musicales (que le public peut, ou plutôt doit, suivre à l’appui de paroles diffusées sur grand écran, façon karaoké), et se dénude. Au sens figuré, attention. L’humoriste “qui n’est pas venu là pour souffrir, OK ?” revient longuement sur son parcours, en tant qu’homosexuel. Celui d’un homme qui a découvert son orientation sur le tard, après avoir passé des années à essayer de rentrer dans le moule en ” faisant comme tout le monde”, au point de “coucher avec des femmes”.

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Par bribes, Jarry se souvient. Il y avait cette différence à la cour de récré, déjà. Et puis celle qu’il sentait une fois rentré chez lui ; lorsque, tandis que ses trois frères et son père mataient le foot, lui, se régalait devant Sissi Impératrice avec sa mère. Depuis, l’humoriste a bien grandi, et assume son homosexualité au grand jour – parfois au risque d’essuyer des critiques. “On me dit souvent « tu donnes pas une bonne image de l’homosexualité », mais je suis pas un porte drapeau ! Y’a autant d’homosexualités possibles que d’homosexuels”

Et si tout avait été différent ? Et si, par exemple, la Manif’ pour Tous avait envoyé notre animateur télé en “stage pour devenir un homme, un vrai” ? C’est le scénario improbable dans lequel nous plonge Jarry, avec une incursion sur un terrain de football, un séjour à l’armée et… Une “visite” dans un camp islamiste. On vous le donne en mille, ces “thérapies de conversion” ont échoué, à 100 %. La preuve : l’humoriste le rappelle, son compagnon et lui sont devenus les heureux papas de jumeaux. Si Jarry poursuit le sillon du récit intimiste, le quotidien de cette famille homoparentale donnera-t-il matière à de nouveaux sketchs ? On serait prêt à le parier.

Rendez-vous au prochain spectacle pour s’en assurer.

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