Alerte rouge. Depuis toutes ces années, aurions-nous été les dupes de Sega ? Voilà des décennies que la mascotte hérissée de l’entreprise gaming est présentée comme une véritable fusée. Au point que notre hérisson au bleu céruléen serait capable, dit-on, de dépasser pépouze la vitesse du son, ou vitesse dite “sonique” (d’où l’appellation du personnage, oui) – soit 1 1225 km/h, tout de même. Dans ce générique on l’introduit même, en bonne logique, comme “l’être vivant le plus rapide au monde”.
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De sorte qu’un peu partout sur le globe, les fans voient dans cette trubo-icone du jeu vidéo rien de moins que le champion olympique de la vélocité. Mieux qu’Usain Bolt , mieux que Speedy Gonzalez – mieux que Flash, même ! Sauf que. Plusieurs internautes ont creusé le sujet, en analysant à la loupe les cavalcades du premier perso à avoir rejoint la célèbre Walk of Game (aux côtés de Mario et Link). Jeu vidéo après jeu vidéo, ces Sherlock du web ont investigué pour percer à jour les vraies capacités de Sonic. Jusqu’à faire tomber le masque de l’une des plus viles fraudes de l’histoire vidéoludique ? Focus.
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Trahison : même pas le score d’un jaguar au compteur
Pour dérouiller l’affreux Docteur Eggman, Sonic a un sacré atout dans sa poche. Ou plutôt, dans ses chaussures. Dès sa première apparition sur la console Mega Drive (Sonic the Hedgehog, 1991), notre ami hérisson, entre autres particularités, étonne par sa vitesse. On le voit à droite, à gauche, en train de dévaler des pentes improbables pour récupérer les précieuses Émeraudes du Chaos. Bon, mais de quelle cadence parle-t-on, exactement ?
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C’est l’interrogation soulevée par le crew des The Games Theorists, dans cette vidéo aux 8 millions de vues sur Youtube. Les experts se tournent, précisément, sur l’opus original de la franchise gaming suscité. Bilan des courses : en déduisant que le nitro-hérisson mesure environ 1,1 mètre grâce à une comparaison d’échelle entre lui et le personnage d’Élise (Sonic the Hedgehog, 2006), les auteurs de la vidéo parviennent à estimer la distance totale d’un niveau du jeu vidéo, et calculent que pour le parcourir à pleine vitesse, Sonic irait maximum à… 10m/sec, soit approximativement 36 km/h. Aïe.
Entendons-nous bien, le score n’est pas dégeu’. Mais disons simplement qu’un jaguar filant à toute berzingue peut titiller les 80 km/h. Alors niveau “l’être vivant le plus rapide du monde”, on repassera. Plus humiliant encore : dans The Games Theorists toujours, nos détectives estiment (selon la même méthode de calcul) que Mario, la mascotte du rival Nintendo, file quant à lui, et dans le premier jeu vidéo qui lui est dédié, à 20m/sec. Donc oui. Aussi ahurissant que cela puisse paraître, le plombier rondouillet met une cuisante pointe à Sonic-le-supersonic en matière de course. Rude.
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Sonic l’hypersonique : plus speedy que la lumière ?
On pourrait relativiser ce bien piteux score en soulignant qu’il n’existe pas “que” le Sonic de 1991, qui serait étalon de tous les autres, mais une multiplicité de persos déclinés à travers des décennies de franchise. Et c’est 100 % vrai. Par exemple, il ne fait aucun doute que le personnage présenté dans le comics dédié est capable de pulvériser le fameux “mur du son”. C’est écrit noir sur blanc. Okay. Mais qu’en est-il des autres jeux vidéos ?
Eh bien, dans Sonic Unleashed (2008) The Game Theorist établit, à partir des distances et du compteur apparaissant à l’écran, que le hérisson atteint sa vélocité maximale à 80m/s. Et avant cela, Sonic Adventures avait donné au héros la capacité d’atteindre la vitesse de la lumière en enfilant les light speed shoes, qui le propulsent à 300 000 km/s, donc. Oui c’est énorme, mais attendez la suite. Du côté de Sonic Colors (2011), l’animal parvient carrément à échapper à un trou noir – soit une masse capable d’avaler… la lumière. Aucune équation scientifique fiable n’existe pour déterminer quelle vitesse il faudrait atteindre, dans l’espoir d’esquiver l’attraction gravitationnelle d’une telle entité, mais on atteindrait clairement des nombres délirants.
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Voilà pour le WTF vidéoludique. Mais après tout, on est là pour le fun. Pas vrai ? Réfléchissons deux minutes. Si Sega avait fait “réalistiquement” fait de son perso-phare un être super, voire “hyper”sonique, eh bien… Personne n’y comprendrait rien. Les jeux vidéo se termineraient en moins d’une minute, et le gameplay de plateforme serait tout bonnement impraticable. Quant aux séries et films dédiés aux péripéties du hérisson, ils seraient aussi brouillons qu’une “œuvre” d’une classe de maternelle. Au bas mot.
Autant vous dire qu’au final, on est plutôt contents qu’il y ai erreur sur la marchandise. Sonic n’apparaît jamais à l’écran comme vraiment plus-rapide-que-le-son. Et alors ? Personne n’est parfait. Mais si vous cherchez vraiment la petite bête, libre à vous de participer au débat qui divise encore et toujours Internet (ici ou là) autour de la hightest speed du hérisson. La méthode d’investigation qu’on vous conseille ? Passer au tamis l’univers audiovisuel de Sega. Faut reconnaître qu’il y a de quoi faire. Les séries Sonic X et Sonic Boom sont sur Prime Video. À vos loupes !