La cultissime franchise Hellraiser hante Prime Video, et voilà pourquoi vous ne devez (surtout) pas passer à côté

Publié le par Antonin Gratien,

Des antagonistes iconiques, du gore comme on n'en fait plus et un univers teinté BDSM à l'inventivité folle. Genre vraiment, folle.

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Session rattrapage. Là, maintenant, tout de suite. Si vous ne savez pas qui est “Pinhead”, alors pas la peine de faire semblant : vous n’avez jamais vu aucun Hellraiser. Et oui, c’est très grave. Paraît même que certains en meurent… 

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Piqûre de rappel. Lancée en 1987, la franchise avait déboulé dans le monde de l’horreur avec le magnétisme insolite d’un OVNI. Avant de rapidement se hisser jusqu’au cercle très select du Panthéon des meilleures sagas d’horror movies, aux côtés de franchises telles que l’Exorciste ou, plus proche de notre époque, Conjuring. Mais comment expliquer l’irrésistible attraction exercée par ce récit pour le moins “torturé” de voyages interdimensionnel, sur fond d’esclavage sexuel ? Éléments de réponse.

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1. La claque de “l’anti-slasher” ?

Au moment où Hellraiser, le Pacte (1987) sort en salle, un sous-registre cinématographique a particulièrement la côte, auprès des amateurs de frissons : le slasherHalloweenFreddy, Friday the 13th… Ces mastodontes du genre brossent tous, à leur manière, une même histoire. Grosso modo, un serial killer course des jeunes pour les zigouiller à l’arme blanche. C’est peu dire que dans ce paysage très codifié (et un peu redondant, il faut l’avouer), le premier opus de Hellraiser détonne. Soudain les “méchants” ne le sont plus tant ; après tout les cénobites (sortes d’apôtres du Mal, reclus dans une dimension alternative) ne punissent pas l’innocent, mais celui qui, en manipulant une sorte de rubik’s cube SF, cherche sciemment à goûter aux noirs plaisirs de l’Enfer. Quant à “l’arme du crime”, oubliez les si traditionnels, si déjà-vu, couteaux de cuisine & Co… Et dites bonjour à d’improbables tortures. Oui, ça change.

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2. Du sadomasochisme, comme vous ne l’aviez jamais vu 

Pas besoin d’être grand clerc pour le deviner : Hellraiser aborde le rapport souvent délicat, et parfois inavouable, entre la souffrance et… le plaisir. De sorte qu’aux inconscients qui manipulent les portails inter-dimensionnels dans la franchise, nos cénobites promettent les “plus noires jouissances” et les plus “obscurs ravissements”. Concrètement, la saga met en scène avec un génie (presque) sans cesse renouvelé les supplices de persos qui, après avoir fait le tour en matière d’expériences hardcore, sont résolus à devenir des jouets sexuels ad aeternam, livrées aux fantasmes d’entités démoniaques. Le propos est d’autant plus extrême que dans les eighties, le sadomasochisme ne bénéficiait pas de la tolérance – voire de l’intérêt de masse – dont il fait aujourd’hui l’objet.

L’effet de hype autour du shibari, la popularisation du BDSM auprès des non-initiés résultant du succès tonitruant de Fifty Shades of Grey… À l’époque, tout ça n’existait pas. Cette rencontre entre le regard du grand public et plusieurs références à des penchants sexuels qui étaient alors largement incompris – lorsqu’ils n’étaient tout bonnement pas craints, ou “pathologisés” – a évidemment participé au retentissement de Hellraiser.

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3. Un chef d’œuvre du gore old school (le plus ignoble de tous, soyez prévenus)

Le charme noir de la franchise tient beaucoup à l’attention portée aux effets spéciaux. Dans une veine très similaire à ce que propose le Cronenberg de La MoucheHellraiser base son esthétique sur un rendu ultra “texturée”. Peu de numérique ici, surtout des compositions à base de plastique et de fausse hémoglobine qui donnent, à l’image, un aspect organique et – osons le terme – franchement dégueulasse. Ça suinte, ça dégouline, ça grouille de vermine. Clairement, les chef op’ se sont fait plaisir en la jouant no limit. Conséquence : il y a des écorchés vifs par-ci, des corps en décomposition par là. Et surtout des mises à mort plus ahurissantes les unes que les autres. Écartèlement avec des pics de bouchers, décapitation par envoi de CD (oui, oui) ou encore… Suffocation pour cause de boules de billard enfoncées dans l’œsophage. Sublime, pour peu qu’on ai le goût des carnages baroques.

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4. “Pinhead” : un antagoniste culte – et complexe

Il a les yeux noirs, le visage labouré de striures, et des clous enfoncés un peu partout sur le crâne, c’est… c’est… Pinhead, bien sûr. Cette vedette des calvaires infernaux est devenu l’un des plus célèbres visages de l’horreur. Lorsqu’il apparaît pour la première fois aux côtés de ses acolytes non moins infâmes, on le suppose de nature quasi divine, et profondément malveillante. Sauf que. Les opus passant, le personnage gagne en complexité. On apprend qu’il était autrefois humain, et qu’il a moins pour fonction d’éradiquer l’espèce homo sapiens que de punir la fameuse hubris humaine (cette tendance à vouloir toujours plus, à se penser plus fort que les dieux eux-mêmes). Seul bémol du perso : son déguisement est hyper compliqué à reproduire pour Halloween. Ou vos soirées fétichistes.

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5. Une odyssée à mater à la suite, pour faire la grande tournée des théâtres de l’horreur

C’est l’avantage de la SVOD. Vous n’avez pas à attendre plusieurs années pour dévorer les opus successifs d’une franchise dont vous êtes tombés raide. Ça tombe bien parce que, en l’occurrence, Hellraiser I et II reprennent les mêmes personnages clés, et s’enchaînent comme si il s’agissait d’épisodes de série. Quel pied. D’autant plus qu’en traversant la trilogie originelle, on plonge dans tous les grands classiques des écosystèmes de l’horreur. Il y a d’abord le huis-clos du fameux “grenier” des maisons de banlieue, où un damné se repaît en secret de vivants pour recouvrer sa forme originelle (Hellraiser I). Ensuite, à la carte, on demande l’asile psychiatrique et l’inévitable cirque, qui deviennent l’un et l’autre le terrain de jeu des cénobites (Hellraiser II).

Puis c’est au tour de l’univers des boîtes de nuit d’être le théâtre des carnages d’un Pinhead en plein come back (Hellraiser III). Ajoutez à cela un sens du détail poussé à l’extrême en matière de décoration et d’habits style 80’s, et vous obtenez un sacré bond dans le temps. Quelque chose de délicieusement rétro’ caractérisé, aussi, par l’usage de techniques cinématographiques tellement démodées qu’elles offrent aux films une patine unique (plan figés…). Une touch old fashion qui changera du tout au tout, avec la reprise de la franchise au courant des années 2000, puis du côté du très attendu reboot offert par David Bruckner (CreepshowLe Rituel…) en 2022. Ce lifting numérique insuffle-t-il une nouvelle dimension à l’horreur ? Pour juger, rendez-vous sur Prime Video.