L’heure est grave. Alors que sapiens a été décimé par les forces armées des saucisses, paquets de chips et autres bagel complet qu’on avait découvert avec gourmandise dans Sausage Party (2016), une catastrophe frappe “Bouff’land”. Et voilà que ce qui était censé être le paradis sur Terre de tes rayons de frigo vire à l’hécatombe. La catastrophe, quoi. C’est dans cette ambiance semie-apocalyptique que nous plonge Saucisse Party : Bouff’land qu’accueille Prime Video dès le 11 juillet. Avec Seth Rogen à nouveau aux commandes, cette suite s’inscrit dans la droite lignée du long-métrage originel. Pour le côté ultra trash – eh non, l’animation, ce n’est définitivement pas que pour les gosses – et l’humour épicé. Gras, diront certains ? Focus.
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Il faut sauver le soldat malbouffe
Mais que sont devenus Frank, Brenda et tous les autres ? Eh bien, après avoir tout donné pour sortir d’un supermarché en étant achetés par des clients, cette curieuse brochette de comestibles décide tout simplement… d’éradiquer l’humanité. Intense.
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Fini, le temps où les boîtes de conserve adulaient les consommateurs comme des dieux capables de les amener dans “l’au-delà” (en dehors d’un rayon de grand magasin, quoi). L’heure est à la révolte, la vraie de vraie. Alors – pif, paf, BOUM – la mangeaille refusant désormais d’être mangeaille, voilà que les fruits secs, légumes d’été et bacon décongelé s’unissent pour terrasser (?) homo sapiens. Résultat : sur les cendres fumantes d’une humanité en ruine s’érige… Bouff’land. Soit une sorte d’utopie libertaire, où la bouffe peut enfin faire ce qu’elle veut, là où elle veut, quand elle veut.
Sans grande surprise pour les connaisseurs de l’univers Sausage, cette permissivité se traduit immédiatement par des orgies aux proportions dantesques. Un peu à l’image du “grand final” Sausage Party qui, à la sortie du film, avait fait couler tant d’encre. Des saucisses s’introduisent lascivement dans des pains à hot-dog, une fraise s’empale sur l’extrémité d’un tube de crème fouetté… Il y a aussi des courses en “voiture”, des concerts etc. Clairement, c’est la grande déglingue. Mais voilà qu’une vilaine pluie vient gâcher la fête. L’évènement provoque carrément une hécatombe. Seule solution pour s’en sortir, et faire vivre le rêve de Bouff’land : capturer un survivant humain, afin que celui-ci révèle les secrets de Mère Nature, puis que les aliments puissent, enfin, bâtir une civilisation pérenne. Du délire ?
Des vannes analo-régressives pour tacler le capitalisme
Attention à ne pas se laisser avoir. Aussi débilos soit-elle, la curieuse odyssée imaginée par le Seth Rogen des jours (ultra) potaches nourrit un commentaire social sur l’auto-détermination. À partir de quand une société bascule-t-elle vers l’autoritarisme ? Voilà l’une des interrogations que soulève Sausage Party : Bouff’land. Un questionnement sérieux, de toute évidence, que le show traite avec un humour franchement régressif.
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Grosso modo, la série s’articule autour du contrôle de certains êtres vivant par… l’anus. Tout est dit. C’est absurde, bête et méchant. Bon, quoi d’autre ? Notons que, en cela fidèle à l’esprit du film Sausage Party, nos aliments anthropomorphes s’attachent à brosser une satire sociale. Sorte de caricature où la société de surconsommation est dépeinte, aux yeux de Frank & Co, comme un dispositif d’aliénation – voire système qui ritualise la barbarie, lorsqu’on fait un barbecue avec les restes d’animaux massacrés en abattoir, par exemple. Pas si débiles que ça, les saucisses ?
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