“Je suis : Céline Dion”, un documentaire à mi-chemin entre le blockbuster hollywoodien et la tragédie grecque mais à l’émotion sincère

Publié le par Mélissa Chevreuil,

“Je suis : Céline Dion” Amazon Content Services LLC

Un docu confession quasi philosophique tant il rappelle à quel point nous sommes tous mortels… oui, même les stars millionnaires.

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“J’espère que vous avez prévu des mouchoirs”, nous lâche une attachée de presse. Avant même que la projection du documentaire Je suis : Céline Dion (disponible dès le 25 juin sur Prime Video) ne débute, le ton est donné : la chanteuse nous dira tout et plus encore sur le mal qui l’empêche de revenir sur le devant de la scène depuis plusieurs années. Pour mémoire, elle souffre d’une pathologie peu connue car aussi extrêmement rare, le syndrome de la personne raide. On estime qu’un individu sur deux millions y serait confronté. Elle en a subi les premiers effets il a 17 ans, voyant sa voix devenir plus aiguë. Puis les symptômes et crises se sont intensifiés, allant jusqu’à l’empêcher de marcher. Dans ce documentaire, plus de zone floue, Céline Dion explique tout très clairement, de la première fois où elle a été confrontée à la maladie jusqu’aux soins quotidiens, aujourd’hui nécessaires.

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Il y a quelque chose de très hollywoodien dans le traitement de l’information, peut-être à cause de ce mélange d’images d’archive et de scènes du quotidien riches en natures mortes. Ici et là, des gros plans sur des produits de luxe, des chaussures Gucci, des malles Louis Vuitton. La chanteuse est la diva qu’elle pense être et vit dans une opulence pour laquelle elle a trimé de nombreuses années. Lors d’un moment où elle apparaît plus sympathique que jamais, elle évoque son amour de la mode et les nombreuses salles où elle stocke toutes ses tenues portées en soirée, en concert, sur des tapis rouges ou lors des galas. Ce sont des pièces d’archive rares qui symbolisent toutes un moment de vie où la chanteuse était alors à son acmé.

De ses moments, elle ne retient que le positif et lâche même une anecdote qui ne peut que faire sourire : son amour des talons fait qu’elle chausse du 36 au 40, sa pointure s’adaptant à son coup de cœur – et non pas l’inverse. À cet instant-là, la salle est hilare, et on n’a qu’une envie, c’est d’être amie avec Céline et cela même quand elle se met à faire des vocalises entre deux phrases comme si une high note n’était qu’une virgule, qu’une ponctuation. On retrouve alors celle qu’on connaît à travers les médias, souvent parodiée, jamais égalée, toujours brute et sincère.

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Privée de bonheur

Au montage, les équipes savent ce qu’elles font. Dès que le spectateur est mis en confiance, rassuré, il est de nouveau confronté à la réalité. Non, Céline Dion n’est plus la même. On nous montre alors les médicaments qu’elle prend, les soins à domicile, les séances de rééducation avec son médecin et toute la peine qui l’accable. La super-héroïne de blockbuster se transforme en main character de tragédie grecque. Tout ce qu’elle sait faire, tout ce qu’elle aime, au-delà de sa famille, c’est chanter. Le problème, c’est que non seulement elle n’a plus toute sa voix ou son équilibre, mais que son cerveau supporte difficilement la stimulation et la joie que l’art lui offre. Elle n’a plus le droit à ce bonheur que lui offre le chant, ce pour quoi elle serait née, sous peine de voir son corps lui rendre au centuple.

La tension monte durant tout le documentaire malgré quelques accalmies. On nous évoque bien quelques violentes crises, mais rien de plus, jusqu’à la fin. La chanteuse réussit à enregistrer en studio comme elle voulait un morceau qui lui tenait à cœur. Puis son pied devient raide. Le médecin a beau garder son calme, il le sait : c’est le début d’une crise. On ne détaillera pas davantage, mais la caméra nous montre tout, sans fioriture ou excès de pathos – et avec l’accord de Céline Dion même au cœur de la panique, cela va de soi. La diva immortelle n’a jamais été aussi réelle et touchante. Pour sûr, certaines personnes ne seront pas à l’aise devant ces images (voire le genre du docu confession de manière générale) et on les comprend, tant elles ne sont pas faciles à visionner. Les autres eux, ne se seront jamais sentis aussi proches de la star, qui nous rappelle que malgré les paillettes, la gloire, les résidences à Vegas et les manoirs, devant l’injustice de la maladie, nous ne sommes toutes et tous qu’un tas d’os, vulnérables voire inoffensifs.

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Je suis : Céline Dion, à voir dès le 25 juin sur Prime Video.