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Les gilets jaunes sont-ils fichés quand ils arrivent blessés dans les hôpitaux de Paris ? C’est ce que dénonce Gérald Kierzek, médecin urgentiste à l’Hôtel-Dieu. Ce dernier explique que son administration lui a demandé de signaler des gilets jaunes dans un “fichier parallèle” (le fichier Si-Vic) lors d’une de ses gardes le samedi 13 avril, jour de mobilisation des manifestants.
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Dans ce fichier figurent des informations personnelles (nom, prénom, etc.) ainsi que des données médicales, comme les types de blessures. Une pratique en contradiction totale avec le secret médical, selon ce médecin.
Mis en place après les attentats en 2015, le fichier Si-Vic vise à établir “une liste unique des victimes d’attentats pour l’information de leurs proches par la cellule interministérielle d’aide aux victimes” et peut être étendu à des “situations sanitaires exceptionnelles”, précise la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL). Il est consultable, en théorie, par le ministère de la Santé, de l’Intérieur ou celui des Affaires étrangères.
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Mercredi 8 mai, une centaine de médecins ont appelé dans une tribune publiée par L’Express à un “arrêt immédiat” du “fichage” par les autorités sanitaires des personnes blessées lors des mouvements sociaux. Ils demandent l’ouverture d’une enquête parlementaire.
De son côté, la direction des hôpitaux de Paris a reconnu fin avril un usage “inapproprié” du fichier Si-Vic. Elle a aussi indiqué avoir donné des directives pour “corriger” cette pratique. De son côté, le ministère de la Santé a affirmé que ces données ne sont pas transmises à des ministères tiers.