Mohamed Amghar, ingénieur commercial à la retraite, attaque son ancienne entreprise en justice pour harcèlement moral et discrimination raciale. Et pour cause : pendant plus de 20 ans, il s’est fait appeler Antoine sur son lieu de travail.
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“Mohamed, ce n’était pas assez hexagonal comme prénom”, soupire-t-il. En 1996, il est engagé dans sa nouvelle entreprise et ce n’est qu’après avoir présenté sa démission et posé son préavis dans son ancien emploi que son nouveau patron lui demande de changer de prénom. “J’étais coincé, j’avais trois enfants à charge”, explique-t-il avec regrets.
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Pendant les deux décennies qui suivent, il signe donc des contrats, reçoit des récompenses… au nom d’Antoine Amghar. Si lui a accepté de faire cela, son frère Rachid, à qui un autre employeur avait demandé de se faire prénommer Alain, avait refusé. Ce sont loin d’être des cas isolés, et c’est, en sus de la réparation morale qu’il souhaite obtenir, “pour tous les gens dans sa situation”, qu’il a décidé de se lancer dans une bataille juridique.
Et le père de famille d’ajouter :
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“On ne peut pas rester dans cette situation avec des gens qui sont des descendants d’immigrés, parfois à la troisième génération, porter une vie comme ça, en étant clandestin dans son propre pays, ce n’est pas possible. Ce racisme doit cesser.”