Israa al-Ghomgham, militante saoudienne des droits de l’homme, est emprisonnée depuis trois ans. Elle est accusée d’incitation à manifester et d’avoir apporté un soutien moral à des émeutiers lors de la vague de contestations qui a frappé l’Arabie saoudite en 2011. La semaine dernière, un procureur a réclamé la peine de mort à son encontre. Son procès est prévu pour le 28 octobre.
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“Toute exécution est effroyable, mais demander la peine de mort pour des militants comme Israa al-Ghomgham, qui ne sont même pas accusés de comportement violent, est monstrueux”, a déclaré ce mercredi Sarah Leah Whitson, directrice de l’ONG Human Rights Watch (HRW) au Moyen-Orient.
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Contrairement à ce qu’ont pu affirmer certains sites iraniens, la militante Israa al Ghomgham n’a pas été décapitée le 19 août. Selon le service Check News de Libération, qui relaye les conclusions d’une enquête du site marocain Article19, la vidéo d’une décapitation qui accompagnait la rumeur de sa mort montrerait en fait l’exécution d’une autre femme, en Birmanie.
My next court session is scheduled for 28/10/18.
— #IsraaAlGhomgham #إسراء_الغمغام (@IsraaAlGhomgham) 21 août 2018
One of the charges against me is that I started a Youtube channel! This is not a crime!
If I am sentenced to death, this will be a precedent and I will be the first female activist in Saudi history to be beheaded. pic.twitter.com/M4lionTSQm
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D’après l’Organisation européenne saoudienne de défense des droits de l’homme (ESOHR), Israa al-Ghomgham est toujours en vie et devrait le rester. Si le procureur a demandé la peine de mort, c’est au juge de décider de la peine. En outre, les charges retenues contre elle n’incluent pas de faits de violence : elle devrait donc pouvoir échapper à la mort.
150 exécutions en 2017
L’Arabie saoudite aurait exécuté 48 personnes au cours des quatre premiers mois de l’année 2018 et près de 150 personnes en 2017, selon Human Rights Watch (HRW). Le pays compte l’un des taux d’exécution les plus élevés au monde.
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Les manifestations publiques sont interdites en Arabie saoudite. Cette monarchie absolue sunnite a toutefois récemment adopté des réformes sociales et économiques pour moderniser le pays, menées par le jeune prince Mohammed ben Salmane.
Mais la répression contre les opposants reste d’actualité. Cette année, des dizaines de religieux, d’intellectuels et de militants ont été arrêtés. Parmi eux figurent des femmes qui avaient fait campagne pour obtenir le droit de conduire… ce qu’elles peuvent avoir depuis le 24 juin.