“Ma tête va être mise à prix après ça” : dans un billet d’humeur sur Europe 1 ce jeudi, l’écrivain Frédéric Beigbeder a souhaité donner son avis au sujet de la cérémonie des César, vendredi 28 février. Ce qu’il en retient ? “Une meute de hyènes en roue libre”, qu’il ne prend pas la peine de nommer.
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“Une soirée qui devait être un hommage au cinéma est devenue un festival de stand-up pitoyable”, commence-t-il, avant d’évoquer des “sketchs pas drôles comme dans un spectacle du Club Med”. Concernant la maîtresse de cérémonie, Florence Foresti, il déclare :
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“Cette pauvre Florence Foresti, qui s’est fait connaître par des imitations costumées chez [Laurent] Ruquier, se prend désormais pour une grande intellectuelle obligée de dispenser son opinion sur le bien et le mal. […]
Elle ne connaît rien ni au cinéma ni au droit pénal, mais on lui confie le pouvoir et elle s’en sert avec une violence absolue.”
“Elle se dit écœurée, elle est écœurante”, lance-t-il avant de questionner : “Le Tribunal fédéral suisse a jugé que Polanski avait purgé sa peine. Florence Foresti et Adèle Haenel s’improvisent juges. Sont-elles plus compétentes pour dire le droit que le Tribunal fédéral suisse, juridiction suprême de la confédération helvétique ?”
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“Florence Foresti ne se rend même pas compte qu’elle reproduit l’injustice de l’affaire Dreyfus”
“Où est passé le cinéma ?”, s’est aussi interrogé Frédéric Beigbeder, avant de déplacer le débat sur la question de l’antisémitisme, arguant :
“En réduisant ‘J’accuse’ au casier judiciaire de son réalisateur, Florence Foresti ne se rend même pas compte qu’elle reproduit l’injustice de l’affaire Dreyfus. Elle condamne cinquante ans après les faits et considère que de nouvelles accusations prescrites et non prouvées suffisent à juger un homme sans avocat.”
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Interpellé par la journaliste Eva Roque, qui rappelle, au sujet d’Adèle Haenel : “on peut se lever dans une salle lorsque l’on n’est pas d’accord avec ce qu’il se passe”, Frédéric Beigbeder a rétorqué en évoquant l’antisémitisme : “une horreur qui a donné ensuite l’exécution, l’extermination, la torture et des centaines de milliers de viols de femmes juives dans les camps de concentration”.
Ce à quoi il a ajouté (oui, oui) :
“Donc, quelque part, se lever au moment où on couronne un film là-dessus…
Si on veut défendre la cause des femmes violées, des centaines de milliers, voire de millions de femmes ont été violées dans les camps et c’est le sujet de ‘J’accuse’ et du ‘Pianiste’ donc à mon avis, ce cinéaste est celui qui a fait les plus grands films là-dessus.”
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Et de poursuivre : “C’est un peu gênant de se lever au moment où on couronne un film sur ce sujet et moi, je pense que la cérémonie des César, c’est sur les films. Ce n’est pas là pour juger les auteurs.”
“Je m’en fous parce que je ne suis pas sur les réseaux sociaux”
“Ma tête va être mise à prix après ça. Je m’en fous, parce que je ne suis pas sur les réseaux sociaux, donc je pense que je peux être sincère”, avait-il prévenu en préambule de sa prise de parole. Eh bien, sur les réseaux sociaux, justement, certains, sans mettre sa tête à prix, ont choisi de répondre à ce dernier avec des archives datées des années 1990.
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En effet, sur Twitter, une internaute a commenté les propos de Frédéric Beigbeder en exhumant un vieil extrait de l’émission Paris Dernière. Celui-ci ressort régulièrement ces derniers jours. Il s’en était expliqué ici. Il n’en reste pas moins qu’on y aperçoit Frédéric Beigbeder aux côtés de l’écrivain Gabriel Matzneff.
Derrière la caméra, Thierry Ardisson, déclare : “on va coucher Gabriel [Matzneff] avec une gamine de douze ans et demi et nous, on va aller voir des putes de 62 ans”. Ce à quoi l’auteur de L’Amour dure trois ans répond en plaisantant : “Et pourquoi on ne ferait pas l’inverse ?”