Des industriels et des chercheurs, dont certains employés par le CEA de Grenoble et Michelin à Clermont-Ferrand, ont annoncé mardi 7 avril la mise sur le marché d’un masque réutilisable 100 fois et d’un coût grand public de moins de 30 euros.
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L’idée a germé il y a trois semaines au sein d’un collectif grenoblois d’une quarantaine de chercheurs et d’entreprises baptisé VOC-Cov (Volonté d’Organiser Contre le Covid-19), qui ont activé leurs réseaux, a expliqué à l’AFP leur porte-parole Pierre-Emmanuel Frot. Le CEA a mis à disposition ses infrastructures et ses moyens de recherche et d’essais, tandis que Michelin se mettait au design du prototype.
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Une présérie de 5 000 unités de ce masque est en cours de fabrication, “et les premières pièces sortiront la semaine prochaine”, a précisé à l’AFP la société Ouvry, PME lyonnaise spécialisée dans les équipements de protection individuels NRBC (nucléaire, radiologiques, Biologique et chimique) à qui a été confiée la production.
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“L’objectif de capacité de production est d’un million de masques par semaine courant mai, soit une production dépassant 5 millions d’ici fin juin (l’équivalent de 500 millions de masques jetables actuels)”, soulignent les porteurs du projet dans un communiqué.
Michelin a déjà réservé 130 000 masques, dont une partie sera donnée aux Agences Régionales de Santé (ARS).
On en aura besoin pour le déconfinement
Appelé “OCOV®”, ce masque n’est pas du type FFP2 pour Face Filter P2, mais FM Face Mask P1 ou P2 “comprend une pièce faciale souple qui recouvre le nez, la bouche et le menton, ainsi que des filtres remplaçables et réutilisables”.
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Le masque, qui aura un prix grand public de 28 euros sera livré avec 5 filtres lavables ce qui permettra 100 utilisations soit un coût de 28 centimes par utilisation (contre environ 3 euros le masque FFP2). Ensuite, il sera possible d’acheter simplement des filtres, sans avoir à jeter le masque.
“Le taux de fuite requis par la norme FM est 5 fois inférieur à la norme FF (<2% pour FM et <8% pour les filtres FF)”, ce qui en fait un masque très filtrant”, ont précisé les concepteurs.
Des certifications sont en cours, “les autorités sanitaires ont le dossier entre les mains”, a ajouté Pierre-Emmanuel Frot. Pour décider quel type d’utilisation sera autorisé, notamment en milieu sanitaire ou pas.
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“Même si ça arrive après le pic de la crise pour les CHU, la baisse de l’épidémie sera longue et on en aura besoin pour le déconfinement”, a estimé Pierre-Emmanuel Frot.
Les initiateurs ont aussi associé à ce projet le CHU de Grenoble Alpes, l’ARS d’Auvergne-Rhône-Alpes (AURA), l’ordre des médecins et la Société Française de Médecine de Catastrophe ainsi que des collectivités comme la Région AURA ou la ville de Grenoble. “On a ratissé large pour être sûrs que notre masque répondait aux besoins !”, a conclu Pierre-Emmanuel Frot.