Il s’agit du plus grand procès jamais organisé en France. D’une durée d’au moins neuf mois, regroupant plus de 2 000 parties civiles et installé dans une salle spécialement aménagée au sein du palais de justice de Paris, le procès des attentats du 13-Novembre se veut malgré lui exceptionnel.
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Sophie est l’une de ces parties civiles. Elle a été blessée par deux tirs de Kalachnikov au Bataclan le 13 novembre 2015, alors qu’elle assistait au concert des Eagles of Death Metal entourée de 1 500 autres spectateurs. Se décrivant comme une “victime d’attentat à la retraite” avec une once d’humour sur Twitter, la jeune femme suit minutieusement le procès depuis son ouverture le 8 septembre dernier.
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Durant cinq semaines, les victimes et leurs familles ont pu déposer leurs maux auprès de la Cour d’assises spéciale, présidée par Jean-Louis Périès. Affublé du surnom de “papa” par certaines parties civiles en raison de sa bienveillance lors de leur passage à la barre, le magistrat a souligné dès les premières journées l’importance d’une telle procédure dans ce long processus de reconstruction pour les victimes comme la société française.
C’est notamment le cas de Sophie qui, six ans plus tard, espère “pouvoir fermer le livre du Bataclan” en obtenant des réponses, à l’instar des centaines d’autres victimes. Comment une telle logistique a-t-elle pu se mettre en place, qui étaient les instigateurs, et plus naïvement peut-être, pourquoi est-ce arrivé ? Telles sont les questions et incompréhensions des survivants et des familles de disparus.
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Via la webradio réservée aux parties civiles qui souhaitent suivre le procès depuis leur domicile ou dans salle d’audience, Sophie traverse les journées d’un procès qu’elle décrit comme intense, épuisant, la replongeant dans cette soirée du 13 novembre 2015.