Selon Gérald Darmanin, le policier qui a insulté une victime de violences sexuelles “n’a plus sa place dans la police”

Publié le par Emma Couffin,

© Bertrand GUAY / AFP

"Il a craché sur l’uniforme de la République", affirme le ministre de l’Intérieur.

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Le 5 février dernier, dans un message vocal laissé par mégarde sur le répondeur d’une femme de 34 ans venue porter plainte pour agression sexuelle, un policier lâche un flot d’insultes, révèle Mediapart. Invité sur Europe 1 ce matin, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a réagi : “Ce monsieur n’a plus sa place dans la police nationale.”

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Des “propos orduriers”

La jeune enseignante de 34 ans a porté plainte dans la nuit du 4 au 5 février auprès de policiers du commissariat des Ve et VIe arrondissements pour “agression sexuelle en état d’ivresse”. Le lendemain, un policier l’a appelée pour l’inviter à compléter sa plainte. Croyant avoir raccroché, il lit le dossier à voix haute à ses collègues et insulte la plaignante.

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Dans le message que s’est procuré Mediapart, on entend distinctement le policier insulter la victime, usant d’un discours culpabilisateur pendant pas moins de trois minutes : “Putain, elle refuse la confront’ en plus cette pute. Comme par hasard, en fait c’était juste pour lui casser les couilles, j’en suis sûr.”

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En réaction, la victime a déposé une nouvelle plainte pour “injures publiques à caractère sexiste”. Suite à ces déclarations, le préfet de police de Paris Didier Lallement a saisi l’IGPN, qui a alors ouvert une enquête.

Réactions gouvernementales

Gérald Darmanin a estimé mercredi 16 février que le policier n’avait “plus sa place” au sein de la police nationale. Selon le ministre de l’Intérieur, en insultant cette femme victime de violences sexuelles, le policier aurait “sali toutes les femmes qui ont déposé plainte mais il a aussi craché sur l’uniforme de la République de ses 250 000 autres collègues”. Le ministre de l’Intérieur a donné l’instruction de suspendre le policier ce mercredi.

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Commettant une légère digression, il ajoute : “J’ai pris comme décision lorsque je suis arrivé place Beauvau que toute personne qui ait été condamnée pour violences conjugales ne pouvait pas rester dans la police nationale.” Rappelons que Gérald Darmanin lui-même est accusé d’abus de pouvoir. Il aurait profité à deux reprises de sa position d’élu pour obtenir des faveurs sexuelles. Le premier dossier, relancé en 2020, concernait un viol, le second cas a été classé sans suite en 2018.

Invitée sur le plateau de BFM TV ce mercredi 16 février, Camille Chaize, porte-parole du ministère de l’Intérieur, dénonce une situation systémique : “La police est à l’image de la société, qui est encore sur des fondements très patriarcaux.” Rappelons que, d’après une enquête menée par le collectif NousToutes, parmi les 3 496 témoignages récoltés, 66 % des répondantes font état d’une mauvaise prise en charge par les forces de l’ordre lorsqu’elles ont voulu porter plainte pour des faits de violences sexuelles.

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