Pourquoi le projet d’allonger la période de chasse des oies sauvages fait polémique

Publié le par Clothilde Bru,

Birds and portraits in wildlife

A voir aussi sur Konbini

Les défenseurs des oiseaux sont vent debout.

Publicité

(© Tom Kolossa/EyeEm/Getty)

Publicité

Un projet ministériel envisage d’allonger la période de chasse de plusieurs espèces d’oies sauvages, normalement encadrée par des textes européens. Aux termes de ces directives, il est interdit de chasser les oiseaux à partir du 31 janvier, date à partir de laquelle on considère qu’ils entament leur période de migration vers le grand nord, précise France 3 Nouvelle-Aquitaine. 

Dans une note et un projet d’arrêté, le gouvernement voudrait toutefois l’étendre au mois de février, rapporte la Ligue de protection pour les oiseaux (LPO). Trois types d’oies sauvages sont concernées : les oies cendrées qu’il serait possible de chasser à hauteur de 5 000 jusqu’au 28 février ainsi que les oies rieuses et les oies de moisson qu’il serait possible de chasser jusqu’au 10 février sans aucune restriction. 

Publicité

Le gouvernement ayant soumis son projet d’arrêté à une consultation publique, l’association invite les Français à protester. “Nous vous invitons à répondre à cette consultation publique pour faire part de votre désaccord concernant ce projet d’Emmanuel Macron qui menace cette espèce”, peut-on lire dans un long communiqué de presse publié sur leur site internet. 

Pourquoi prolonger la période de chasse de ces oies sauvages ? Officiellement il s’agit de prévenir “les dégâts agricoles” causés notamment aux Pays-Bas par l’oie cendrée, espèce “en expansion.” De son côté, la LPO argue que le gouvernement surestime l’effectif réel de cet oiseau migrateur : “Les chiffres avancés par le ministère ne sont pas toutefois d’actualité puisque la population actuelle n’est pas estimée à 1 200 000 individus mais à 960 000 individus, soit presque 25 % en moins.”

Elle estime que le principe invoqué par le gouvernement est farfelu, les oies de France n’ayant pas grand-chose à voir avec celles des Pays-Bas : “Les oiseaux présents en France, en transit ou en hivernage, proviennent bien des entités migratrices d’Oies cendrées (de Norvège et de Suède) et n’ont rien de commun avec ceux qui posent problème aux Pays-Bas.”

Publicité

En février dernier, Emmanuel Macron avait promis au président de la Fédération nationale de la chasse, qu’il rendrait possible la chasse de l’oie cendrée sur dérogation dès 2019. En ce sens, il ne fait que tenir la promesse qu’il avait faite aux chasseurs alors qu’il tentait de casser son image de “président des villes”.  

S’agissant des oies, l’histoire ne fait que se répéter. Tous les ans quasiment depuis 2015, la saison de la chasse aux oies est prolongée de quelques semaines.