En France, “une femme enceinte, y compris mineure, qui ne souhaite pas poursuivre une grossesse peut en demander l’interruption”, rappelle Service-public.fr.En ce sens, il existe deux méthodes : l’interruption volontaire de grosse (IVG) chirurgicale et l’IVG médicamenteuse. Cette deuxième option est disponible depuis le début des années 1980.
Publicité
C’est une avancée significative puisqu’elle permet à une femme d’avorter sans subir d’intervention jusqu’à sept semaines de grossesse. En France, c’est la méthode retenue dans 55 % des cas, rapporte Mediapart. Les Japonaises s’apprêtent à y avoir accès, rapporte The Guardian, mardi 31 mai, mais dans des conditions qui laissent à désirer.
Publicité
Tout d’abord, parce que cette pilule ne sera pas prise en charge par la Sécurité sociale. Les médias japonais parlent de 100 000 yens, soit quelque 720 euros la dose. Un coût jugé “prohibitif” par les militantes féministes qui pointent du doigt un autre aspect très important dans les colonnes du site d’information en ligne britannique.
De l’avis des parlementaires japonais, cette pilule ne pourra être pas être délivrée à la femme qui la demande sans l’accord préalable de son partenaire.
Publicité
“Le consentement du conjoint est nécessaire”
“En principe, nous pensons que le consentement du conjoint est nécessaire, même si l’avortement est provoqué par un médicament oral”, a déclaré Yasuhiro Hashimoto, haut responsable du ministère de la Santé, à une commission parlementaire au début du mois, cité par The Guardian. Le site Internet ne manque pas de souligner que l’assemblée à l’origine de ladite décision est à majorité masculine.
“Le Japon fait partie des onze pays du monde où l’accord d’un tiers est nécessaire pour avoir recours à un avortement chirurgical, malgré les appels de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à cesser cette pratique”, rappelle Slate. En effet, pour un avortement chirurgical, les femmes mariées doivent aussi obtenir l’accord préalable de leur époux depuis les années 1990 et en fournir la preuve écrite.
Publicité
“Par crainte de poursuites judiciaires, les médecins du pays poussent le système encore plus loin, en demandant à toutes les femmes, y compris à celles qui ne sont pas mariées, de fournir le fameux papier”, précise Mediapart, qui rappelle que l’avortement est en réalité considéré comme un crime au Japon.
Cet état de fait donne souvent lieu à des faits divers particulièrement sordides. En 2020, une femme s’est vu refuser l’avortement dans plusieurs cliniques parce qu’elle n’avait pas pu fournir la preuve écrite du consentement du “partenaire”, alors qu’elle était tombée enceinte après avoir été victime d’un viol, rappelle le site d’information en ligne.
“Les femmes ne sont pas la propriété des hommes”, a rappelé la députée du parti d’opposition social-démocrate, Mizuho Fukushima, devant l’hémicycle.
Publicité