#PasVosBeurettes : l’indignation face au terme le plus recherché d’un site pornographique

Publié le par Chayma Soltani,

© XHmaster

La publication par le site XHamster des statistiques des termes les plus recherchés a suscité de vifs débats sur Twitter.

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À l’occasion du 14 juillet, le site pornographique XHamster a décidé de souhaiter une bonne fête nationale à la France, à sa manière, en publiant le classement des termes les plus recherchés sur la plateforme à l’échelle de l’Hexagone.

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En tête de ce classement, le terme “beurette” a suscité une vive indignation sur Twitter où le hashtag #PasVosBeurettes est apparu pour dénoncer la fétichisation à caractère racial et l’hypersexualisation subies en particulier par les femmes nord-africaines. La suite du classement révèle aussi le terme “arab” en troisième position, et un autre classement pour les recherches en français place “marocaine” et “arabe” au 7e et 8e rang.

Beaucoup ont décrié le racisme latent dévoilé par ces classements, là où d’autres ont dénoncé cette grille de lecture raciale et historique.

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De mouvements antiracistes aux sites pornos

Le terme “beurette” tient son origine du mot “beur” dont il est le féminin et qui lui-même est le verlan d'”arabe”. Apparu dans les années 1980, il n’a pas toujours été sexuellement connoté. Il était notamment utilisé par les mouvements antiracistes à l’initiative de la Marche des beurs de 1983, puis par les chantres de la diversité “black-blanc-beur” pour accompagner la formidable épopée de l’équipe de France de football en 1998.

Néanmoins, l’écart entre les trajectoires des pendants féminin et masculin de ce terme est aujourd’hui indéniable. Une simple recherche sur Google laisse apparaître les différences : là où “beur” fait remonter une image victorieuse des Bleus 98 associée à l’article Wikipédia du mot, suivi de sa définition dans le Larousse et d’article ; ce sont des sites pornographiques qui talonnent Wikipédia lorsque l’on recherche “beurette”.

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Pour Éric Fassin, sociologue et professeur de sociologie à l’université Paris-VIII, la “beurette” du porno est “un fantasme social avant d’être sexuel”. Un fantasme de la femme arabe “à la fois émancipée de ses oppresseurs et soumise au désir masculin” qui remet finalement le sexisme au cœur de la question, en tant que dénominateur commun de tous ceux qui, Blancs ou Arabes, le nourrissent.

Les statistiques fournies par le site XHamster, comme d’autres concurrents tels que PornHub ont pu le faire avant lui, restent à aborder avec prudence dans la mesure où les données ne sont pas accessibles en open source et donc invérifiables. Il n’en demeure pas moins que les débats suscités et les témoignages partagés indiquent que les images véhiculées par ces chiffres font écho à des réalités.