Être petit ou grand, ou plus ou moins intelligent, aimer les hommes ou les femmes n’est pas défini par un seul gène, mais par de multiples régions du génome. Et par d’insaisissables facteurs non génétiques.
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C’est la conclusion d’une analyse réalisée sur un demi-million de profils ADN par un groupe de chercheurs en Europe et aux États-Unis, dont la publication ce jeudi 29 août par Science enterre l’idée née dans les années 1990 qu’il existe un “gène gay”.
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“Il est de facto impossible de prédire l’orientation sexuelle d’une personne d’après son génome“, dit en effet Ben Neale, membre du Broad Institute d’Harvard et du MIT, l’une des nombreuses institutions dont sont issus les auteurs.
L’environnement joue un rôle essentiel
Selon eux, l’orientation sexuelle a une composante génétique, mais cette composante dépend d’une myriade de gènes. Ce à quoi il faut ajouter un facteur essentiel : l’environnement dans lequel une personne grandit et vit.
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Pour mieux l’expliquer, les chercheurs comparent l’orientation sexuelle à la taille : l’effet génétique est indiscutable, puisque votre taille est liée à celle de vos parents mais la génétique ne détermine pas tout et votre nutrition pendant l’enfance aura un impact important.
Idem pour le risque cardiaque : des gènes créent des prédispositions, mais votre style de vie, comme votre alimentation, a un rôle plus grand encore.
L’insuffisante explication génétique
La nouvelle analyse statistique a permis de découvrir cinq positions précises sur nos chromosomes, appelées locus, qui apparaissent clairement liées à l’orientation sexuelle, bien qu’ayant chacune une influence “très petite”.
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Biologiquement, il se trouve qu’un marqueur est aussi associé à la perte de cheveux, ce qui suggère un lien avec la régulation des hormones sexuelles. Et il existe vraisemblablement des centaines ou des milliers d’autres marqueurs, que de futures analyses sur de plus grandes banques ADN pourraient un jour découvrir.
“C’est un comportement complexe où la génétique joue un rôle, mais probablement de façon minoritaire. L’effet de l’environnement existe, mais on n’arrive pas à le mesurer exactement“, précise Fah Sathirapongsasuti, scientifique du site de tests ADN 23andme.com qui a contribué à l’étude avec des profils génétiques de clients volontaires.
“Supposer que plus on est attiré par quelqu’un du même sexe, moins on est attiré par l’autre sexe est une simplification excessive”
Désireux d’éviter toute mauvaise interprétation de l’analyse, les auteurs sont allés jusqu’à consulter des associations LGBT sur la façon de communiquer leurs résultats, qu’ils ont résumés sur un site spécial, geneticsexbehavior.info.
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Un chiffre en particulier est susceptible de créer la confusion. Les chercheurs estiment que “8 à 25 %” des différences d’orientation sexuelle dans la population testée sont dues à des variations génétiques.
Mais ce chiffre est un concept statistique concernant une population et ne signifie pas que 25 % de l’orientation d’une personne dépend de ses gènes.
Un autre résultat remet en cause l’idée que l’orientation sexuelle serait un continuum, selon l’échelle dite de Kinsey, du nom du biologiste américain qui l’a définie en 1948 : de 100 % homosexuel à 100 % hétérosexuel, en passant par bisexuel.
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“Supposer que plus on est attiré par quelqu’un du même sexe, moins on est attiré par l’autre sexe est une simplification excessive“, affirment les chercheurs, après avoir comparé les marqueurs génétiques influant sur le nombre de partenaires de chaque sexe.
Konbini news avec l’AFP