L’autopsie de l’homme présenté comme un cousin d’Adama Traoré, mort noyé dans la Seine à l’issue d’une course-poursuite avec la police, fait apparaître “des lésions importantes […] au niveau de la tête”, a affirmé mercredi sa famille, qui a réclamé l’ouverture d’une enquête judiciaire.
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Lundi soir, Mahamadou Fofana, 35 ans, a été pris en chasse par la police à Marly-le-Roi, dans les Yvelines, alors qu’il essayait de charger une moto dans un fourgon avec quatre complices.
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Selon la police, il a stoppé l’utilitaire aux abords de la Seine et s’est jeté dans le fleuve. Essoufflé, il a alors tenté de faire demi-tour pour regagner la berge, mais s’est noyé “à quelques mètres du bord”, malgré l’intervention d’un policier qui s’est jeté à l’eau. Les premières observations réalisées dans le cadre de l’autopsie pratiquée mardi ont conclu “à une mort par noyade”, a indiqué le parquet de Versailles.
“L’autopsie ne permet pas d’affirmer qu’il est mort par noyade”, a toutefois souligné mercredi à l’AFP Assa Traoré, cousine de la victime et figure de proue du comité Adama, fondé après la mort de son frère en 2016 dans des circonstances controversées, peu après son interpellation par les gendarmes dans le Val-d’Oise.
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Une plainte en préparation
L’avocat de la famille Traoré, maître Yassine Bouzrou, a fait état sur le corps de la victime “de lésions au niveau de la tête qui correspondent à un choc contre un plan dur”. Assa Traoré, qui dit avoir vu le corps de son cousin avec sa famille à la morgue de Garches, dans les Hauts-de-Seine, mercredi, a de son côté assuré qu’il avait “le crâne complètement déformé, comme si on lui avait mis 15 coups de matraque dans la tête”.
Maître Bouzrou s’en est par ailleurs pris à la procureure de Versailles, Maryvonne Caillebotte, accusée d’avoir “quand même dit beaucoup de choses fausses” sur le dossier.
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Il lui a notamment reproché d’avoir “mis en avant les antécédents judiciaires de M. Fofana et tenté de justifier la noyade par la peur d’aller en prison, alors que l’enquête n’a même pas commencé”. L’avocat a demandé son “dessaisissement immédiat”. Contactée par l’AFP, Mme Caillebotte n’était pas joignable dans l’immédiat.
Maître Yassine Bouzrou a affirmé qu’une plainte avec constitution de partie civile était en préparation, afin de permettre la désignation d’un juge d’instruction.
Konbini news avec AFP
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