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57 000 tonnes d’explosifs, 46 500 tonnes de cyanure, 142 millions de litres d’essence : la Montagne d’or, une mine d’or à ciel ouvert en Guyane, inquiète les défenseurs de l’environnement depuis maintenant des mois. Le projet, qui menace les terres amérindiennes, est vu par les ONG comme un “non-sens écologique et un mirage économique”. Il s’agit actuellement du plus gros projet de mine d’or en France. Sa taille équivaudra à trente-deux stades de France et nécessitera vingt tonnes d’explosifs par jour.
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Le 5 septembre dernier, le ministre de la Transition écologique et solidaire François de Rugy avait estimé, après la remise par la Commission du débat public d’un rapport dans ce sens, que des révisions étaient nécessaires : “Ma conviction est déjà qu’on ne peut pas le faire tel quel, c’est clair et net. Donc, il faudra le reprendre, d’une façon ou d’une autre.”
Vendredi 16 novembre, la Compagnie Minière Montagne d’Or a finalement annoncé que des “modifications d’ampleur” allaient être apportées au projet afin de “réduire au maximum les impacts sur l’environnement”, mais qu’elle allait bel et bien poursuivre le projet, tout en rappelant qu’il avait le soutien du Medef en raison des multiples créations d’emplois en jeu.
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Dans un communiqué de presse, l’entreprise assure avoir adhéré au Code international de gestion du cyanure et se dit “convaincue de proposer un nouveau modèle […] respectueux des hommes et de leur environnement.” Elle déclare notamment :
“Tirant les enseignements du débat public organisé en Guyane, CMO a décidé de poursuivre son projet en y apportant des modifications d’ampleur et des améliorations significatives pour réduire au maximum les impacts sur l’environnement et maximiser les retombées économiques et sociales pour le territoire.”
WWF dénonce des annonces “cosmétiques”
Des arguments qui n’ont toutefois pas convaincu le directeur de WWF, Pascal Canfin. Pour ce dernier, les modifications annoncées “ne sont que des évolutions cosmétiques qui ne modifient pas les fondamentaux de sa mine d’or industrielle.” Il voit dans ces annonces une “ultime tentative désespérée de la part du promoteur pour gagner du temps et maintenir en vie un projet à l’agonie.”
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L’ONG fustige les déclarations de la firme et demande au gouvernement de “ne pas renouveler la concession Montagne d’or dès décembre afin d’acter définitivement l’abandon de ce projet”.
Il y a quelques mois, Hugo Clément a rencontré Christophe Pierre, porte-parole de la Jeunesse autochtone de Guyane, qui expliquait son combat contre le projet : “Si c’est pour qu’on retire de l’or chez nous, sur nos territoires, et qu’au passage on se fasse empoisonner pour que cet or-là retourne dans des banques faire de la spéculation, on ne veut pas participer”, déclarait le jeune homme, avant d’ajouter :
“Ça se passe chez nous et on n’a nulle part d’autre où aller donc on ne peut pas se laisser faire.”
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