Depuis l’élection de Donald Trump, on entend beaucoup parler de son numéro deux. Le vice-président Mike Pence, s’illustre particulièrement par son conservatisme aussi bien politique que religieux. On ne peut pas en dire autant de sa femme, Karen Pence. Surtout de ce côté de l’Atlantique.
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Les Américains ont pourtant bien compris qu’elle joue un rôle fondamental dans la vie politique de leur pays puisque les Pence, unis par leur foi chrétienne évangélique, forment un couple tellement uni qu’ils ne font rien séparément. C’est donc côte à côte qu’ils se rendent régulièrement à des réunions et autres voyages officiels, comme le raconte le Washington Post.
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Dans un entretien publié en 2002 par le journal The Hill, Mike Pence expliquait d’ailleurs suivre un code de conduite on ne peut plus scrupuleux vis-à-vis des femmes pour préserver son mariage. Ces propos ont été confirmés en 2016 par un article d’un journal local de l’Indiana, dont Pence était gouverneur, comme le rappelle Slate :
“Pendant ses douze ans au Congrès, Pence avait des règles pour éviter les tentations d’infidélité ou même les rumeurs d’inconvenance. Parmi ses règles : il exigeait que les assistants qui travaillaient tard à ses côtés soient des hommes, il ne dînait jamais seul avec une femme autre que la sienne, et n’allait pas à une soirée où de l’alcool était servi si Karen n’était pas là.”
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Dans un édito publié par le Washington Post la même année, le journaliste et chroniqueur américain Paul Waldman s’était intéressé à cette règle. Ne cachant pas sa désapprobation, il expliquait entre autres en quoi l’attitude choisie par Mike Pence renforçait une problématique déjà existante :
“Partout dans le pays, tous les jours, toutes les femmes ambitieuses vous confirmeront que les hommes de leur bureau sortent ensemble boire des verres, partager des repas ou jouer au golf, et que les femmes doivent se battre pour être présentes quand les marchés sont passés et les avancements décidés.”
Or, suite au mouvement #MeToo, la “Mike Pence Rule“, soit “la Règle de Mike Pence” a refait surface. D’abord dans un édito du magazine très conservateur National Review, mais aussi sur les réseaux sociaux, où certains hommes en parlent comme la solution idéale pour éviter d’être accusé de harcèlement.
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Inquiétée par ce phénomène, Sheryl Sandberg, directrice des opérations de Facebook et autrice du best-seller Lean In, a financé une étude sur le sentiment des hommes au travail. Publiés le 5 février, les résultats montrent que la moitié des hommes managers aux États-Unis sont désormais mal à l’aise avec les femmes. Les seniors des entreprises hésiteraient désormais 3,5 fois plus avant de dîner seul avec une juniore qu’avec un junior, et 5 fois plus dans le cadre d’un déplacement professionnel.
Dans un post publié sur Facebook, Sheryl Sandberg déplore :
“C’est un gros problème, parce que cela va inévitablement diminuer les opportunités professionnelles des femmes. La dernière chose dont les femmes ont besoin actuellement est d’être plus isolées. Les hommes sont déjà très largement plus nombreux que les femmes aux postes de managers et de cadres, alors s’ils évitent, ignorent et excluent les femmes, nous en paierons le prix.”
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Par ailleurs, non seulement éviter les femmes revient à les écarter toujours plus, mais cela véhicule l’idée (évidemment fausse) selon laquelle tous les hommes seraient incapables d’interagir avec la gent féminine de manière constructive sans que cela soit un effort de rester professionnel. Et ce n’est pas le cas, n’est-ce pas Mike ?