Il s’agissait d’une prise de parole très attendue des Français, soucieux de “retourner à la normale”. Ce jeudi à 19 heures, quelques heures après la tenue d’un Conseil de défense sanitaire et alors que la situation sanitaire semble encourageante, le chef du gouvernement Jean Castex a tenu une conférence de presse depuis Matignon afin de détailler la levée progressive des restrictions mises en place le 27 décembre dans l’Hexagone.
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Peu de temps avant le début de cette conférence de presse, le Conseil scientifique a publié un avis dans lequel il a estimé que “les projections suggér[aient] que le retentissement [de la 5e vague, ndlr] sur le système de soins pourrait être géré si, et seulement si, la réduction des contacts et la conservation des gestes barrières se poursuiv[aient] durant les semaines qui viennent”. “Ce double message d’espoir et de prudence doit être porté collectivement”, a-t-il ajouté.
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Évoquant lui aussi des évolutions “encourageantes”, Jean Castex a annoncé en préambule la “levée de la plupart” des restrictions “courant février”. S’il a déclaré que“cette vague exceptionnelle n'[était] pas terminée”, il a indiqué qu’elle commençait “à évoluer plus favorablement”.
Une “perspective rassurante”
En effet, deux points positifs : Jean Castex a fait savoir que la vague liée au variant Delta était “partout en net reflux”. Et, quant à la vague liée au variant Omicron, “elle commence à marquer le pas dans les régions où elle avait frappé en premier”, a-t-il dit, évoquant une “perspective rassurante et surtout cohérente avec ce qu’on observe au Royaume-Uni”, où la flambée épidémique avait eu lieu avec un peu d’avance sur la France.
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Après avoir appelé une nouvelle fois à la “mobilisation” concernant la vaccination, Jean Castex a annoncé que le pass vaccinal pour les personnes âgées de plus de 16 ans entrerait en vigueur lundi sur le territoire national et ce “aussi longtemps que nécessaire”. Il a dit “assumer de faire peser clairement la contrainte sur les non-vaccinés”, des propos non sans rappeler ceux polémiques du président.
“Nous allons permettre à ceux qui feront leur première dose d’ici le 15 février de bénéficier d’un pass”, a-t-il annoncé et ce, sous réserve de faire leur deuxième dose un mois plus tard, dans un délai de 28 jours. Dans l’intervalle, ces personnes devront justifier d’un test négatif de moins de 24 heures.
Un allègement en deux étapes
Reconnaissant les multiples “difficultés” rencontrées par les parents d’élèves et enseignants en raison du nouveau protocole mis en place dans les écoles et ayant évoqué des “correctifs apportés”, le chef du gouvernement s’est toutefois dit “convaincu que le choix [du gouvernement] avait été le bon”. Le Premier ministre a également annoncé qu’un allègement du protocole scolaire était envisagé au retour des vacances de février.
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Vantant l’adoption du pass vaccinal, Jean Castex a ensuite expliqué qu’il allait permettre, sous réserve de l’avis du Conseil constitutionnel attendu demain, d’“envisager un allègement des contraintes dès les premiers jours de février”. Cet assouplissement doit avoir lieu en deux étapes : les mercredis 2 et 16 février.
À compter du 2 février, les équipements sportifs et culturels pourront retrouver une pleine capacité sans jauge (mais avec port du masque), le télétravail ne sera plus obligatoire (mais recommandé), et le port du masque ne sera plus obligatoire en extérieur.
À partir du 16 février, devrait avoir lieu la “levée des autres mesures”, à savoir : l’interdiction de consommer dans les stades, cinémas et transports, la fermeture des discothèques et l’interdiction de consommer debout dans les bars.
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Le scénario anglais
L’Angleterre, où l’épidémie a quelques semaines d’avance sur la France, comme dit précédemment, a d’ores et déjà communiqué sur un très grand assouplissement des contraintes imposées à ses citoyens. Hier, le Premier ministre britannique Boris Johnson avait annoncé la suppression de la quasi-totalité des restrictions liées au Covid.
“Alors que le Covid devient endémique, nous devons remplacer les obligations légales par des conseils et recommandations”, a-t-il argué, faisant savoir notamment qu’à partir du jeudi 27 janvier, le port du masque ne serait plus légalement obligatoire et qu’il ne faudrait plus nécessairement de pass sanitaire pour se rendre en boîte de nuit.
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Il a même été plus loin, déclarant qu’à compter du 24 mars, les personnes testées positives au Covid-19 pourraient ne plus être contraintes à l’isolement. “Nous n’obligeons pas légalement les gens à s’isoler s’ils ont la grippe”, a-t-il expliqué. Un scénario que n’a pas évoqué Jean Castex, mais qui pourrait faire tenir les plus optimistes.