La cité de Londres a finalement décidé de maintenir deux statues controversées d’hommes politiques qui s’étaient enrichis grâce à l’esclavage, mais en contextualisant leur action sur des plaques ou notices explicatives, a-t-elle annoncé jeudi. Elle revient ainsi sur une décision prise fin janvier de retirer les deux statues, sur recommandation de son groupe de travail contre le racisme, en plein débat sur la question de l’héritage colonial britannique.
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Les statues représentent William Thomas Beckford, un ancien lord-maire de Londres qui avait bâti sa fortune sur des plantations en Jamaïque et possédait des esclaves africains, et le marchand, député et philanthrope John Cass, un responsable de la Royal African Company, active notamment dans le commerce des esclaves.
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“Nous avons soigneusement examiné cette question, en prenant en compte les sentiments très forts de part et d’autre, et avons fait ce que nous pensons être une réponse raisonnable et proportionnée”, a déclaré dans un communiqué le président du groupe de travail sur les statues, Doug Barrow.
“Nous ne pouvons pas être aveugles au fait que l’histoire de la cité est inextricablement liée à l’esclavage, qui est une tache sur notre passé”, a-t-il ajouté. Mais il a souligné l’engagement de la cité de Londres à “lutter contre l’esclavage moderne dans nos zones d’influence”.
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Contestations et questionnements
Dans le sillage du mouvement Black Lives Matter après la mort de George Floyd, Américain noir tué par un policier blanc en mai 2020, contestations, questionnement et introspection ont essaimé au Royaume-Uni autour du passé colonial et de sa représentation dans l’espace public. En juin 2020, des manifestants avaient déboulonné et jeté à l’eau la statue du marchand d’esclaves Edward Colston à Bristol, dans le sud-ouest de l’Angleterre.
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À Oxford, des centaines de manifestants avaient exigé le retrait d’une statue du colonisateur Cecil John Rhodes de la façade de l’un des établissements de l’université. Celle-ci a finalement renoncé à la supprimer, invoquant le coût et la complexité juridique de l’opération.
Devant Westminster, un monument à Winston Churchill avait été tagué avec l’inscription “raciste”. Un incident que le Premier ministre Boris Johnson a évoqué mercredi dans un discours au Congrès de son parti, pour fustiger la “cancel culture [culture de l’effacement en français, ndlr]“.
Konbini news avec AFP
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